L’ART ET LES ARTISTES nhardt Hoetger, cependant bien gracieux et bien noble. Il expose une colossale figure de femme, les bras levés (pour dominer une fontaine, je crois), une autre assise et relevant ses cheveux et quelques bustes d’hommes et de femmes, dont un absolu-ment ravissant. Mais il n’a point l’accent, le mor-dant de M. Soudbinine, ni son romantisme. Les lecteurs de L’Art et les Artistes connaissent déjà le Carpeaux, de M. Bourdelle. Mais son Art pastoral (bronze sable) est peut-être encore plus original. C’est une des plus belles compositions sculpturales de ces dernières années : tumultueuse et vivante à un degré étonnant. C’est de la sculpture en mouvement, on s’étonne que le groupe de métal en demeure immobile et ne soit pas soulevé par l’ardeur qui semble l’animer. M. Edouard Wittig expose un Buste de Femme (marbre), délicieux de modelé, d’une tendresse, d’une douceur infinies et tellement savant… D’une haute expression et d’un bien savoureux métier, L’Etoile disMalin (marbre), de M. Rodo de de Niederhausern. Si le primitivisme de M. de la Fresnaye me paraît un peu excessif, je fais moins de réserves pour le rigide mais sincère archaïsme de M. Koniezny (Le Vainqueur, Les Peux- fermés, La Jeune Femme). L’art gracieux et personnel de M. Libero Andreotti, loin de tomber dans la mièvrerie ou de se répéter, semble au contraire s’affranchir de toute contrainte de souvenir : son Lutteur est plein d’une vigueur toute classique et quant à La Vigne, c’est une composition allégorique d’une ingéniosité d’interprétation charmante et savoureuse. Il convient de prêter une sympathique attention à des envoi, aussi remarquables que la Jeune Bai-gneuse et l’Aphrodite, de M. Halou; le Penseur, de M. Boleslas-Biegas; les bustes véhéments de M. Gottfried Larsson ; le Portrait de Tolstoï, par son fils, sculpteur de grand talent; la vitrine de Katherine E. Wallis; le bois sculpté, de M. Henri Doucet; Mire et Enfant, de M. Wilhelm Lel) mbruck ; de M. Pascal Foullard ( Téie d’Homme: buste marbre ; Bas-relief : Pierrot et Colombine et un buste de pierre), et les oeuvres de M » Maria Suchet et Bernières-Henraux, si pathétiques, de MM. Jo Davidson, Walbaum, Anders Joensson, etc., etc… Une mention toute particulière pour l’ado-rable nu de Yvonne Serruys, chaque jour plus maîtresse de son art, plus sensible et plus vivante, et aussi pour la tentative si audacieuse de statuaire burlesque de M. Quillivic. Sa Fécondité est hilarante au possible, avec cependant un fond d’observation sérieuse, âpre même. Parmi les sculpteurs animaliers, n’omettons pas de citer le prince Troubetzskoï et son Jeune Loup; les prodi-gieux Hippopotame et Rhinocéros, de M. Rembrandt-Bugatti, enfin tous les animaux qu’expose M. Howard : ses bisons, ses ours grizzly, ses girafes, ses zèbres. Il observe non seulement l’ana-tomie de la bête, mais ses plus rares et ses plus justes mouvements. Il les saisit là, au moment où se déploie leur maximum de grâce. Et c’est tout à fait intéressant à regarder. D’une manière générale, l’ensemble de la sculp-ture est infiniment plus soigné, plus choisi, que celui de la peinture. Cela tient sans doute à la rareté des oeuvres élues. Si l’on voulait appli-quer d’une manière encore plus rigoureuse la règle d’élimination que l’on semble avoir suivie, cette année, où il y a presque la moitié moins de toile peinte que les autres années, nul doute que le Salon d’automne devint vraiment significatif et agréable à visiter. C’est une grande erreur et commune chez les artistes – de se croire mieux représentés par dix oeuvres que par une seule. Malheureusement la plupart, concevant des doutes secrets sur la qualité de leurs oeuvres, espèrent se rattraper par la quantité… C’est là ce qui cause l’encombrement, si fatigant, de nos Salons. F. M. MEMENTO DES EXPOSITIONS Alcazar ■PElé. — Salon de l’Union Inlernaliemale des ,Mairie dit XIII, Ae rondissemend — Exposition du Cercle des Gobelins. Petit Palais. — La Médaille Franéais•. Musée Guimet. — Peintures chinoises. Galerie Deplathe, zS, Chansséerd’Anlin. — Aquarelles inédit. de Marcel Bloch. Galerie Allant, zo, one des Capucines. — Tableaux et sculptures de Benvenuto Crispoldi. Pelil Musée Beartdonin, 251, rue Sainl-Honoré. — Exposi-tions de MM. Camille Mauclair, linger Reboussin et Marius Robert. 85