L’ART ET LES ARTISTES d’un simple mot — qui se voudrait plus explicite — les envois de MM. Verhceven, Marinot (Médée tuant ses Enfants et Danaïde): Albert André (Mas-sif de Fleurs et Baigneuse); Edouard Vuillard, tou-jours précieux et rare; Albert Bergevin, Lacoste, Vasquez-Diaz, dont les dessins sont nets et cons-ciencieux, fort expressifs, et qui expose aussi le Portrait du matador Pepete et de son banderillo Bazar; Fraerman, Boutet de Monvel, Paviot (de belles natures mortes); Ferdinand Olivier, Thibesard, en progrès, Georges Lambert, le très savoureux pay-sagiste ; William Muller (une admirable petite Etnde d’Alpes),sorte de chef-d’oeuvre dans des pro-portions fort réduites; Marshall, Eugène Delestre, Laurent-Gsell, plus sombre, mais peut-être plus fort que d’habitude, Ciolkowsky (une Vénus étrange et bien moderne) dont M. Ouvré a fait un bien juste portrait; F.-T. Simon (d’admi-rables eaux-fortes sur Prague); Delamarre de Monchaux, Oberteuffer (Les Bateaux, toile si vibrante et si délicate); Jean-Laurent Challie (Intérieur); Jacques Lehman, François Kupka (un très âpre portrait appelé simplement Gamine jaune); Aushelm-Léonard Schultzberg, Fauconnet (des dessins d’animaux étonnamment justes et spirituels, malheureusement relégués dans un coin sombre); Renie Rath (une belle série de coupures sur bois, très curieuses); Léon Kaufman (deux portraits fort élégants); Alcorta, Koopman, Piet, Vibert, Boris de Romanowsky (une si touchante légende russe dans des lumières suavement matinales); Braquaval, Ivanoff (illustrateur presque aussi inté-ressant que Bilibine); Boggio, Maufra, toujours excellent, Abel Truchet, Richard Ranft, Fornerod, Zak, enfin Tristan Klingsor, notre collaborateur, poète aussi, dont le portrait de Vieille Paysanne a été particulièrement apprécié. Parmi les femmes, citons des artistes telles que Dora de Mukulowska (Le Chdle bleu); Ripa de Roveredo (un très expressif portrait d’Ida Rubinstein et une mélancolique Pineta : Raunne); Dannenberg (Enfant au Chien); Marthe Stettler, Elly Krieg (Printemps); StephanieOrtivnska,excel-lente portraitiste; Erna Hoppe, Delassale, dont l’éloge n’est plus à faire; Suzanne Frémont, Mia Elen, Ethel Sands, dont le talent est si féminin, si tendre. Et n’oublions ni NP.. et M » Georgette Agutte, Dujardin-Beaumetz, Lisbeth Delvolvé-Carrière, Ethel Mars; ni MM. Jacques Beltrand , Pierre Bonnard, Albert Braulr, Auguste Bréal, Eugène Chigot, Jules Chéret, Maxime Dethomas, Emile Dezaunay, , Edouard Diriks, Domergue-Lagarde (Vue du Petit Pont-Neuf), Raoul du Gardier, Charles Guérin, William. — S. Horion, Emma-nuel de la Villéon, Alfred Lombard, Paul Made-line . Bernard Naudin. Constantin Parthénis, Albert Péters-Desteract, Picabia, René Piot, Ricardo-Flo-rès, Maurice Taquoy, Félix Vallotton, Louis Valtat, L.-M. Verdilhan, André Wilder (deux beaux pay-sages Le Pont de l’Aima et le Trocadéro, et Le PMI de Solferino, où se retrouvent ses fortes qua-lités), le graveur Perrichon (de si intéressants des-sins de Rodin), etc., etc… Trois rétrospectives: Bazille, Trigoulet, Lempe-reur. Celle de Bazille, qui fut un ami de Manet, n’apprend rien de bien remarquable sur cet artiste appliqué, consciencieux et froid : beaucoup d’études, d’académies, de morceaux sobres et sans flamme. Par-ci par-là, cependant, une chose char-mante, des paysages à la manière de Corot et, notamment, une Femme assise an pied d’un ad, tout à fait prenante. On comprend mieux Manet en voyant Bazille, les défauts de Manet, ce qui demeurait en lui, malgré son génie, d’académique, de timide, de trop direct et trop réaliste. Confron-tation assez révélatrice. Trigoulet n’était pas sans talent, et son talent était même varié. On trouve dans cette exposition d’ensemble des dessins violents et spirituels, assez pareils comme esprit à ceux, les plus âpres, de M. Jean Veber, des marines tumultueuses et bien vues, de beaux nuages, enfin des allégories dont le symbole est simple et peut émouvoir, tout cela traité d’une manière large et vive de peintre-né. Quant à Lempereur, c’était un artiste plein de promesses. Quelques-unes des toiles exposées là sont même mieux que des promesses: vues de fleuves, reflets d’arbres, scènes de mœurs, mais on sent tout de mème que ce jeune homme avait encore quelques influences à suivre, puis à éliminer avant d’arriver à retrouver la formule exacte cor-respondant à son tempérament. Le Salon d’automne ne comporte pas de salles expressément réservées à la sculpture. Mais marbres, bronzes et plâtres se trouvent dispersés parmi les tableaux, d’une façon toute ornemen-tale et très reposante pour le visiteur. Il y a de très belles oeuvres, cette année, à cette section. Je note, comme tout à fait hors de pair, un Jeune Gladiateur (bronze), de M. Séraphin Soudbinine. Ce sculpteur, déjà fort remarquable, se classe du coup parmi les premiers. Il y a dans cette figure énergique et belle une grandeur, une expression, une intensité extraordinaires. M. Soudbinine sait se renouveler, et il peut aborder avec une égale mai trise tous les sujets qu’il lui plain. c’est toujours d’une âme ardente, avec une autorité et un style souverains. Plus mol et plus vague, à côté, apparait M. Ber-Sa