L’ART ET LES ARTISTES ECHOS DES ARTS A nos Lecteurs. C’est au mois d’avril prochain que s’ouvrira aux Galeries Georges Petit l’exposition si attendue des Souvenirs des Indes de M. Albert Bernard. La revue L’Art et les At-listes, toujours attentive, aux grandes manifestations esthétiques contemporaines, malgré la part considérable que tient l’art ancien dans son pro-gramme, publiera dans le numéro d’avril un article très important de M. Camille Mauclair sur l’exposition du célèbre peintre. Cette étude comprendra de nombreuses illustrations et entre autres une planche en couleurs de toute beauté et une eau-forte originale exécutée tout spécialement par M. Albert Bernard pour L’Art et les Artistes. Cette eau-forte Mûe par la Maison Wittinann, sur papier de hollande, ne figurera que dans les numéros réservés aux abonnés. Nos abonnés et nos lecteurs verront une fois de plus par là quels efforts la revue ne craint pas de faire pour leur donner toute satisfaction. Fouilles et Découvertes. Le principal résultat de la sixiéme campagne de fouilles, effectuées par la Société des sciences de Semur sur le mont Auxois, a été la découverte d’un atrium rectangulaire se rattachant par son extrémité méridionale au monument crypte, découvert on 19o8, dont la façade est tournée vers le nord. Cet atrium se compose d’une cour centrale entourée de trois portiques à l’ouest, au sud et à l’est. Ces portiques étaient séparés de la cour centrale par des lignes de piliers quadrangulaires. Plusieurs bases de ces piliers ont été retrouvées en place. Quelques fûts et fragments de fûts presque carrés ont été retirés des déblais. Ces piliers étaient couronnés par des chapiteaux, ou plus exactement des sup-ports carrés, ornés de moulures et flanqués de consoles qui en augmentaient la surface portante. On a découvert stx supports de ce genre, quatre ordinai un d’angle et un sixiême qui couronnait sans doute l’unres, des montants d’une baie plusimportante que les entre.colonnements ordinaires. Cette ordonnance par piliers quadrangulaires ainsi décorés seinble nouvelle dans l’architecture gallo-romaine. Cet atrium aurait été construit dans la première moitié du n siècle après J.C. On n’a trouvé, en effet, comme monnaies très nettes dans la fouille, que quatre mon naies d’argent. Dans le sous-sol de ce monument ont été déblayés en 1911 deux puits, trois caves gallo-romaines et diverses excavations d’aspect gaulois. Comme objets mobiliers, il convient de citer une inscription sur bois en double exem-plaire et un couteau à lame mobile et à manche en os tra-vaillé, tout à fait intact, enfin de nombreux fragments de poternes de diverses époques. L’emplacement fouillé en nynt met en pleine lainière la superposition de trois àges les excavations gauloises, les caves des premiers siècles de l’empire et l’atrium lui-même, construit à l’époque des Sévère. On ment de découvrir, dans un champ appartenant à un cultivateur de Plessis-Barbaise, dans l’Aube, plusieurs sépultures gauloises remontant à une époque reculée. Les squelettes qu’elles renfermaient semblent avoir appartenu à de hauts personnages, si roi en juge par les armes en bronze, les bracelets, brassards, casques, poignards et boucliers très ouvragés qui les entouraient. M. Gaston Lalanne, de Bordeaux. a fait présenter à l’Aca-démie des Inscriptions une ligure de pierre trouvée dans les fouilles de ‘,missel, dans le département de la Dordogne. Cette figure remonterait aux temps orignaciens et repré senterait une femme steatipygique nue tenant à la main une corne de bison, sculpture rude et vigoureuse, antérieure sans doute aux peintures et sculptures zoomorphiques des temps magdaléniens et peut-Ore la plus antique figure humaine sortie de la main de l’homme. Une autre communication faite, à la même séance, par M. lu docteur Capitan, peut servir à établir les caractéris-tiques de l’architecture Maya, ancienne dans le sud du Mexique. Ce qui caractérise surtout cette architecture, c’est que tous les grands monuments, temples et palais, sont placés sur des élévations artilicielles de différentes hauteurs, et que les façades paraissent une reproduction assez exacte en pierre de prototypes en bois. D’après des manuscrits anciens du Mexique, on constate que, selon certaines traditions, les premiers Mexicains, au cours de leur vie nomade, ont construit, pour y placer leurs idoles, de petits temples en bois et non en pierre à cause du manque de cette matière. En outre, les temples mexicains, à l’origine, étaient placés sur des élévations artificielles, en terre, soit pour les proté-ger contre les inondations, soit pour qu’il fût plus facile de les apercevoir de loin, et aussi pour les mettre plus prés de la divinité. Cette idée s’est développée avec la civilisation et c’est sur des plates-formes de plus en plus élevées que les temples furent construits. Les sculptures faites d’abord en bois, de mémo que tous les autres ornements des temples primitifs, passèrent successivement dans les constructions en pierre qui suivirent, et ces sculptures et ornements allèrent toujours en se perfectionnant. Dons et Achats. MM. Levasseur, légataires de AI. Albert de Vandeul ont offert au Musée du Louvre deux effigies de Diderot, de la plus haute importance, et sur lesquelles Diderot lui-même a donné le plus favorable avis. Il s’agit d’un buste en marbre, sculpté par Houdon en mi, et d’un portrait peint par Michel van Loo en 1767. C’est une acquisition des plus intéressantes pour notre grand musée. Citons en ou., toujours pour le Louvre, l’entrée au département des antiquités orientales d’un buste de femme, an onyme , d’environ 3.000 avant J.-C., qui constitue un spéciinen fort curieux de l’ancienne sculpture chaldéenne et, au département des sculptures du Moyen Age, un grand chapiteau en marbre rouge veiné du sri siècle qui appartenait jadis à le décoration du cloitre de l’Abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa. JI Le Conseil des Musées nationaux a ratifié l’acquisition par le Musée du Louvre d’unedeini-douzaine de pièces céramiques du plus haut intérêt, découvertes dans les fouilles d’Hamadan ‘jadis Ecbatane) ; un plat à fond d’émail verdâtre ; un vase d’émail bleu-turquoise, recouvert d’une frise d’animaux ; un bol creux décoré d’un nudité ; une petite coupe 280