LE MOUVEMENT ARTISTIQUE A L’ÉTRANGER bleu, lilas, rosaire, blanc, plus froid, qui part de droite et s’éteint progressivement vers la gauche. A cet anticlimax de la couleur, joignez cet artifice de composition ) les deux tableaux impairs formés de groupes et personnages comme successi vement glissés à la surface d’écrans sans créer de forte profondeur, tandis que le central, lui, se creuse en sens diamétralement opposé. Quant au sujet littéral de ces compositions, voici C’est d’abord la colonie primitive dans le désert des marécages forestiers la première hutte où flambe le pro. mier feu ; la première famille demi-nue le premier cavalier sur un vieux cheval blanc légendaire aux paturons barbus; en avant, le premier pécheur dans sa pirogue et les porcs dans leur bourbier, inelés aux nénuphars. Au fond le grand silence de la foret. Tout cela donc comme sur une se rie de portants horizontaux glissant l’un devant l’autre, un theetre de découpures. Au contraire, dans une perspective perpendiculaire de rue pavoisée entre deuxraccourcis d’architecture de briques, la féte populaire, et des magistrats, des guerriers portés au pavois ; l’ivresse du triomphe et de la délivrance achetes par du sang coulant des blessures à la face des hommes, tandis que les jeunes filles se couronnent de fleurs. Au fond, dans le ciel vert des orients du soir estival, des tours féodales flambent, tandis que les maisons hano-vrienns, qui ont conservé dans leur pignon le type de la hutte primitive, s’allument des reflets orange du couchant. Troisième peinture. Sous le mène ciel vert, des échafau-dages denstructions usinières font avec un groupe d’ouvriers encolevant une poutre, dans un décor de chantier d’eau forte à la Brangwyn, le noyau de la composition, avec une concentration décisive à l’arrière-plan, du fameux virulent accord vert et jaune, tandis que tous les écrans découpés en groupes ouvriers ou fernitnits des premier, plans se partagent les clartés froides allant dans l’ombre des bleus marins (groupe de matelots) aux blancs rosés et !Mohs (ouvriers en bras de chemise, paveurs à bourgerons clairs, etc.). Tout est en construction et en démolition. Des femmes en robes d’été à lu mode de l’an dernier passent à tovrs les groupes isolés. C’est bien rythmée, l’incohérence de lae vie moderne. On pense aux tronçons de fugue du rondo de la V— symphonie de Mahler; comme sa VI—fait penser au cyclisme musical obtenu par la persistance du mémo accord vert et jaune dans toutes les parties. Deux autres observations. A l’extrême avant plan, le lien entre la scène représentée et le mobilier, les boiseries de la salle, se fait en utilisant le chambranle des portes ainsi que dans ces panoramas où l’on passe subitement de la peinture aux objets eux-rnèmes. Des vases de bronze superbement ert-de-grisés semblent posés à mètne la continuation peinte de l’épaisseur de la moulure. Celle-ci sert aussi à établir le pavois de la scene médiévale triomphale et encore, dans l’évocmion préhistorique à construire le pont de madriers où passe le cavalier fabuleux et sous lequel se vautrent les porcs. Un souffle de puissance brutale et un ur du colossal pantagruélique — il y a des ligures volontairamoement grotesques — soutiennent continuellement l’inspiration. Et en une volonté d’établir des poids monstrueux à l’avant plan, comme on maintient avec des blocs de pierre un ,b)ile contre les coups de vent, une série de pieds lourdement chaussés et de personnages ou d’animaux gigantesques se carrent à meme les cymaises de chaque côté des dessus de porte. lEuvre apparentée aux symphonies de Bruckner et de Mahler certes et cadrant à merveille avec tout ce que l’on peut admirer de l’Allemagne moderne, autant dire avec tout ce qu’y détestent ses adversaires. AUTRICHE=HONGRIE Ar cimetiére de Kerepes, à Budapest, s’éléve désormais le monument conçu par le statuaire Edouard Teles en l’honneur de Michael de Munkacsy. Un obélisque de six métres de haut se termine parune croix enrichie de mosaïque d’or, contre laquelle une rigide ligure de femme éléve une couronne.Sur l’obélisque les deux dates t844-fg.°. Sur le socle le seul nom patronymique. — Passons sur la deux centième exposition du .VetreçOi-Salon, et sur l’expo-on Celestin Pallva aux galeries Komy ces Kalman. Nous ns lem enument de Maurice Jokai, du statuaire Aloretrouvero ys Smola), lorsqu’il sera érigé. Mais saluons la Danse Macabre de M. Edmond de Kacziany, cycle de sept pein-tures d’un fantastique d’autant plus impresionnant qu’il s’accommode parfois de paysages lunaires d’unsgrand silence et d’une grande poésie, et qui sont fort remarqués à Rome. La Sécession de Vienne a passé mute entière la frontière de la Salzach et s’exhibe au K•nigsbau de Munich, à son plus grand avantage. On ne ait assez insister sur la moderne école de paysage a saurutrichien et sa conquete de l’Alpe, du monde hivernal et de la représentation des sports d’hiver, qui pourraient bien nous valoir avant peu un renouveau de la plastique athlétique olympique. J’ai déjà tant insiste ici sur cette véritable découverte de l’hiver, u77 Rirro. qui s’est acheminée par les voies de la peinture alpestre et dessanatoria de l’Engadine, que je n’ose pas trop me répéter. Les phases de cette évolution peuvent s’étudier ici sous leur modalité non seulement autrichienne, mais polo-naise, non seulement alpine carpathine. Et je ne saurais assez répéter quel magn mais ifique peintre les Tatry avaient trouve en M. Filipkiewicz. Mais le voici qui, tout à coup,t rouble par Cézanne, nous donne des fleurs, des fruits et des natures mortes qui vont induire les marchands en tentation de les acquérir pour leurs falsifications. Deux artistes de ce groupement viennois apparaissent très isolés au milieu des contemporains dans leur origina-lité précieuse, autant que dépourvus de points de contact décidément avouables avec d’immédiats prédécesseurs ce sont MM. Cari Selimoll von Eisenwerth, un demi-autrichien établi aujourd’hui à Stuttgart, et Vlastimil lloftnann, un polonais. Celui-ci inventorie les déconcertantes aventures et rencontres de la vie populaire de son pays en de grandes pages plates et réalistement stylisêes, stylisées presque par la seule étrangeté des fans ainsi exactement rapportés. Certes certains enfants sont vus de cette façon parce que Wyspianski a attiré l’attention sur tels types et Hodler sur tels contournements de membres, et cependant tout, abso-lument tout le mérite de leur singularité reste à l’extra