L’ART ET LES ARTISTES ruines de Djemila et de Timgad, qui ont livré les monu-ments les plus remarquables. M. Panagiosis Cavvadias, député A l’Assemblée nationale grecque, éphore des beaux-arts A Athènes, a fait exécuter, sous sa direction, A Céphalonie, la plus grande ile de la mer Ionique, des fouilles dont le résultat parait des plus inté-resants. Elles ont révélé trois étapes de civilisation 1» Une civilisations néolithique (fouilles A Crane, prés d’Agostoli), qu’on peut dater de 3.e00 ans avant notre ère. Elle est reconnaissable à une poterie monochrome grossière, très primitive. Le peuple habitait dans des cabanes en bois. Il enterrait ses morts soit dans ces cabanes, soit dans l’espace compris entre elles. Les tombeaux consistaient en de simples trous creusés dans le sol et ayant une forme irrégulière, circulaire ou ellipsoïde. a» Une civilisations prensycénienne (fouilles entre Cocolata et Insnejata’, qu’on peut dater de 2.000 ans au moins avant notre ère. Elle est reconnaissable à iule poterie noire dépour-vue de tout ornement. Les tombeaux ont une forum oblongue rectangulaire et se composent de quatre plaques de pierre calcaire. in, Une civilisation mycénienne (fouilles è Mazaracatal, dont la date peut etre fixée entre le stucs le s» siècle avant notre re. Dans cette fouille, M. Cavvadias a fait des trouvailles très intéressantes consistant en des objets en or et bronze, en pierre et en pale de verre, une ceinture d’or, des agrafes en bronze, des épingles, des poignards, des pointes de flèches. des pierres gravées, etc. Il a pu aussi faire des remarque, très curieuses sur le rite funéraire. Les nions étaient déposés dans la tombe dans la position qu’ils awient lors de leur décès. Dons et Achats. M. G. ‘rayes, un de nos amateurs les plus avantageuse-ment connus parmi tous ceux qui s’occupent d’art contem-porain et d’osuvres nouvelles, vient de faire don au Louvre de deux toiles de Monticelli. Les œuvres d’art dont il se dessaisit dans un geste si généreux peuvent être comptées parmi les plus belles, non seulem ent de sa collection, mais de Monticelli lui-nu:me. La con du Louvre avant accepte le cadeau, voici donc le mammissioitre provençal, le radieux coloriste, considéré naguère comme un révolutionnaire, qui entre dans notre sanctuaire. Ce n’est pas une répara-ion. C’est sine consécration. 4 salle des Cigognes est un des monuments artistiques les plus curieux de l’art japonais et sert de salle d’audience au palais que fit construire, à Mosnoyama, le héros Hideyoshi A la fus dit sua» siècle. L’ancien commissaire du Japon A l’Exposition de igue, M. Nisva, vient, au nom de ses compa-triotes de Biot°, d’offrir .i la l’Hie de Paris un pavillon, dont l’intérieur est la reproduction exacte de cette salle des Cigognes. Ce nom lui vient des sculptures dont elle est ornée; elle a été construite entre 1590 et 1595 et forure un des spécimens les plus décoratifs de ce que l’on a appelé le style de Momoyama, style élégant, raffiné, sans cesser d’are simple et sobre. Les eigogne’s, sculptées en nn rammas », panneaux A jour disposés à la partie supérieure des cloisons et servant à la ventilation, forment le motif principal de la décoration de la salle, qui est aussi ornée de glissières dorées et de dessins de Ileums extrêmement délicats. L’alcôve, le lit, les meubles et sièges sont la reproductions parfaite de ceux commandés par I lideyoshi et qu’on conserve soigneusement au Japon. Ce don fait A la Ville de Paris est arrivé récints, ment et a été remisé, en attendant qu’on lui trouve un emplacement définitif dans art des palais ou musées de la Ville ou de [‘Etat, au dépôt municipal d’Auteuil. M. Georges Bertin, entre autres dispositions testamen-taires, a donné au musée du Luxembourg des peintures de son cousin M. René Ménard, de M. Charles Cottes, de M. l’alter Gay et de AI. Humphrey Johnston; au musée des Arts décoratifs, une poterie appliquée, genre chinois, travail du xffinto siècle, avec sis panneaux d’Hubert Robert, un cartel Louis XVI, par Decaen, et des objets de vitrine; enfin, au musée de l’Armée, des livres militaires, des cartes et une collection de médailles et de décorations. av Dans son testament, M. Quentin-Beauchart, conseiller municipal du huitième arrondissement, a fait différents legs aux musées et autres établissements publics, notamment Au musée Carnavalet, une collection de gravures estampes, etc., sur le quartier des Champs-Elysées, et une collections de caricatures sur la guerre de 187o et la Commune. Au musée Galliera, en souvenir des expositions d’art industriel qu’il a fondées, son buste, par Victor Cornu, bronze A cire perdue d’Hébrard, pour etre placé dans une salle de ce musée. Au musée des Arts décoratifs, sa collection de bronzes romantiques, et autres objets dits ni à la cathédrale ». Aménagements G Restaurations. . . joyau de pierre, C, 1111 des pLI1`, cuti.-us spécimens de darchi-teettlre des xv» et xvt» siècles. Il est question de la dégager complétensent des maisons de la rue Mouffetard qui en masquent la partie septentrionale. Elle sera de cette façon plus accessible et les visiteurs, plus nombreux, pourront enfin se rendre compte des nombreuses œuvres d’art gdelle possède. On cite entre autres un Christ tra Tombera, par Philippe de Champagne, qui est une varianze de celui du musée du Louvre ; une Sainte Geneviève gardant ses moulons, par Antoine Watteau ; Lis Religion, par Lagrenée, et plu-sieurs toiles encore, très importantes, ainsi que différentes boiseries dont une chaire A préciser du XVIII, siècle, des verrières du xffi» siècle et trois tapisseries des Gobelins et de la Savonnerie. aV On s’occupe, A la préfecture de la Seine, de sauvegarder certains vitam hôtels de Paris, qu’on louerait au besoin pour installer certains services municipaux, quand on ne les achèterait pas ou en attendant qu’on en fasse l’acquisition. Du nombre seraient : l’hôtel de Rohan, lorsque l’Imprimerie nationale l’aura enfin évacué, et cet hôtel serait alors annexé A l’hôtel de Soubise on sont les Archives; l’hôtel de Sens ; l’hôtel de I3eauvais, etc. Société pour ln protection des mvsoges de France. — Cette Société vient d’adresser au public la circulaire suivante : La Société fait appel à tous ceux qui estiment que, pour assurer à notre pays la conservation de son patrimoine esthétique, il est nécessaire de commencer par la défense de ses beautés naturelles. L’action de la Société intéresse dosse tous ceux qui ne voient pas sans émotion les atteintes graves portées aux beaux sites, souvent sans utilité réelle ; elle intéresse puni-culiérement les artistes et les touristes. Il convient de men. tionner, à un autre point de vue, que les beautés naturelles 2S(