L’ART ET LES ARTISTES ses devanciers immédiats et de ses contemporains en IXspa-gne, pour lui rendre la lumière et la couleur dont il a déve-loppé la théorie dans son ouvrage Es!alica de Colores et qui restent les qualités dominantes de ses héritiers actuels. Parmi les quelques centaines d’oeuvres exposées, et dont beaucoup proviennent des collections des disciples de Sala, connue M. Cecilio Pli, et les autres de l’atelier du défunt, plus d’une, évidemment, appelle des réserves. Ses grands tableaux historiques. connue L’Expatria » des Juif s, sont d’une facture un peu pateuse; ses scènes de genre du siècic offrent parfois une tonalité froide et plate et une composition manierée — il faut en excepter le petit tableau, d’une couleur et d’un esprit charmants, qui repré-sente une jeune femme jouant de la mandoline devant deux auditeurs dans un salon aux tentures exquisement nuancées. Enfin, à côté de quelques portraits médiocres, on en trouve de remarquables, comine, par exemple, aus de…eines de sa carriere, celui du peintre Palmaroli, fait à Rome, et celui d’une fillette, sa dernière œuvre, pleins de vie et de sincérité. Maisoù se inanilbstent peut-ètre le mieux les qualités personnelles de Sala, c’est dans les petites esquisses et pochades, au nombre de plus de quatre cents, où la gràce de son dessin et la richesse de sa palette se donnent libre cours. Dans son ensemble, l’exposition est donc fort inté-ressante et mérite de devenir permanente, comme le dési-reraient ses organisateurs, en constituant une salle des œuvres de Sala, analogue à celle qui est consacrée au paysagiste Hal. — d’a)..nt plus que ce pourrait être là un prétexte pour éliminer une partie des toiles innommables qui &honorent le Musée Moderne de Madrid. Au Salon Iturrioz est ouverte une exposition de quatre-vingt et quelques tableaux de divers auteurs, les uns défunts, comme Mariano de Unceta et Emilio Sala (moins bien représenté ici, naturellement, que dans l’exposition précitée), les autres du jour. Parmi ceux-ci on peut citer Chicharro, avec ses Boafs sardes (œuvre déjà ancienne); Herrooso, dans son propre portrait, bien supérieur é son gamin d’Es-trémadure ; la pochade sévillane de Garcia Rames; la tete de gitane de Hidalgo de Caviédès ; les fruits opulents de Pin o Martincz; les types basques de Zubiau ; le portrait d’une intense expression de Ramo de Torres; ; les grouil-lants et vibrants aperçus de Madrid, de Touas Martin ; enfin le gardien de taureaux et la marine de Roberte Do-mingo, et les paysages ou VIICS diverses de Cecilio Pla, Robles, Véra, Genty, Espina, Govdaltnau, etc. M. Ramon Pichot, l’artiste catalan bien c et apprécié Par dont le public madrilene avait déjà jà fort goûté une précédente exposition, vient de lui offrir, à la galerie Vilches, de nouveaux spécimens de son art aussi varié que personnel eaux-fortes, pastels ou peintures d’un impres-sionnisme vibrant peu coutumier en Espagne et qui a paru dérouter cette fois quelques critiques locaux. Ces œuvres. ITA LE t7 mars sera inaugurée l’exposition internationale des Beaux-Arts à Rome. La signification politique et na-tionale des fétus que l’Italie prépare pour Péter le cinquan-tenaire de sa constitution, n’intéressent que la chronique et dépassent le cadre d’une revue d’art. De male, les discus-sions et les polémiques qui se déroulent et s’acharnent autour des organisateurs des (ères, ne peuvent intéresser que lessyndicats des hôteliers et les compagnies de chemins de fer. Les différents comités font tous leurs efforts pour notamment haérieur d’éalise sur le fond smbre duquel se détache charmante ‘figure de femme éclairée selon le une procédé habituel de l’artiste, ses vues de Gérone, dont les bruites et rudes silhouettes contrastent avec la finesse opa-line des ciels, sa Sanlana, truculente de vie et de lumière, et ses coins ensoleillés de Grenade, nen ont pas moins obtenu un vif succés. Les milieux artistiques et la presse de Madrid commentent très diversement les remaniements projetés ou en cours d’exécution au Musée du Prado. Déjà, comme je vous l’avais signalé, la réforme de la salle des Vélazquez et la suppression du local spécial des « Menines bavaient donné lieu à maintes controverses. Aujourd’hui, des critiques comme NIM. Lazare et Beruete censurent les transformations architecturales do. est l’objet le monument dé .1 Villa-nueva, notamment l’établissement d’une galerie vitrée sous la grande colonnade et d’une balustrade de marbre au bout du nuvel escalier de pierre. On s’inquiète surtout des grandso travaux qui vont être prochainement entrepris pour remplacer, par une toiture métallique, la charpente en bois qui recouvre la galerie d’honneur. En :89a, tut article du Libéf/t1 relatant un incendie sup-posé du Musée du Prado alarma tellement l’opinion que l’urgence de cette réforme fut unanimement reconnue mais elle n’avait été exécutée que dans u. aile de Pedificc, la partie centrale, qui contient les principaux chefs-d’œuvre, restant d’autant plus menacée que le voisinage d’une usine d’électricité la met à la merci de la moindre étincelle. On ne saurait donc contester l’utilité de ces travaux, mais les avis sont partagés sur les mesures à prendre pour éviter que la salle des Vélazquez, qui s’ouvre sur cette galerie, en subisse les effets, à moins d’are completranc. fermee. Le conservateur, M. Villegas, voudrait transporter provisoire-ment les soixante et quelques chefs-d’ceuvre du maire au Musée Moderne ou Archéologique. Mais on objecte que les conditions délbctueuses de ces locaux pourraient nuire au bon état des toiles, et qu’il voudrait mieux les laisser à leur place en ouvrant un passage spécial, ou même réaliser de suite le projet, depuis longtemps conçu, de construire une annexe au Musée du Prado, comportant deux étages de dis-huit nouvelles salles chacun. Les visiteurs du Prado ne peuvent que souhaiter qu’une solution intervienne qui, tout en garantissant la sécurité des Vélazquez, ne prive pas, pendant de longs mois, le public de la contemplation de cette collection unique. La nécrologie artistiquea enregistré, le mois dernier, des pertes sensibles le sculpteur asturien Folgueras, qui avait su heureusement réagir contre le manque de personnalité nationale de beaucoup de ses confrères; le peintre madri-lène José Robles, portraitiste de talent qui s’était formé à Paris, enfin Félix Iniesta, de Malaga, qui s’était spécialisé Jans les scènes de genre andalouses. J. CAUSSE. LIE attirer en Italie le plus grand nombre de visiteurs, et cc, sons le vocable du cinquantenaire — c’est leur droit. Mais des artistes ont élevé, des deux côtés des Alpes, des voix de protestation fort retentissantes. Des quotidiens se sont fait l’écho de leurs revendications. Et quelques esprits, solitaires ou dédaigneux, ont été ébranlés. L’exposition n’en continue pas moins à s’apprêter pour son inauguration, dont l’appel a été lancé aus quatre coins du monde. Il faut espérer que, malgré tant de protestataires, il reste assez 2S2