L’ART ET LES ARTISTES pratiquement (théoriquement, il faut citer les travaux de M. Emil Edgar), seul à en réussir quelques succédanés et adaptations, quelles que soient les réserves que l’on puisse avoir à formuler sur certains détails de ces réalisations et sur l’emplacement de certaines de ces tentatives (Maison nationale de Skalica). Le musée d’art industriel de Prague avait reçu du feu chevalier de Laser, collectionneur émérite, la série entière de ses v,reries, absolument unique par sa belle suite chro-nologique. Désormais il est impossible d’écrire l’histoire des arts du verre sans recourir au musée de k rague. Dans les dernieres années du chevalier, le reste de ses trésors y avait été exposé est quatre salles, qu’il a fallu vider, lorsque le propriétaire se décida à la vente de Berlin. Or, le musée en question, faisant appel au patriotisme de chacun, a été en mesure de racheter pour 17o.000 coutumes d’objets pré-cieux, somme considérable pour la nation tchèque. WILLIAM REEEEe, BELG Les expositions qui se succèdent cet hiver A Bruxelles montrent presque toutes l’accentuation d’un phéno-mène heureux, que j’ai signalé déjà à diverses reprises, et qui semble devoir assurer à l’évolution de la peinture, en Belgique, une marche équilibrée et normale. Il semble que, de plus en plus, s’opère l’accord entre les visions nouvelles et les traditions de l’école flamande, ses qualités originelles. Nos peintres ont été, à peu prés en même temps que les peintres français, préoccupés de fixer les subtilités et les éblouissements de la lumière. Mais leur instinct les conduit toujours vers les réalités consistantes, vers les aspects concrets, vers la matière forte. D’autre part, dans les régions oit ils vivent, la lumière est plus souvent discrète qu’éclatante, elle caresse positive-ment bien plus souvent qu’elle ne domine. Et cela fait que depuis vingt ans il e eut chex nous une querelle particu-lièrement vive entre lunnéristes et traditionnalistes, faute d’une adaptation raisonnable. Cette adaptation s’accomplit en ce montent. Certains peintres qui, enrrMne, parun nonvemr, e se préoccupaient que d’évoquer les nuances de la lumière négligeaient toutes les autres beautés, sacrifiaient aux dan se erreurs dénoncées récemment ici mente par M. Georges Lecomte, iIvoir vu le péril et compris qu’une splendeur ne doit point faire rué-connaitre les ares; et ils se remettent à découvrir les formes et é chercuther le style. D’autres qui, pressentant le danger, avaient résisté as ix modes nouvelles avec entéte-ment, avaient mérite, pour réagir es demeurer plus fidèles la vision puissante des Flamands, à leur prédilection pour I, formes amples et la madère onctueuse, peint avec lour-deur dans une couleur toujours sombre, éclairent insensible-ent leur palette; ils ne se mettent point A peindre le grand soleil, chez nous assez rare, mais ils enveloppent des formes palpitantes de lumière douce; leurs pètes lourdes, savou-reuses, vibrent du soudaines délicatesses. La plupart des peintres du Sinar en sont là. Deux d’entre eux, qui ont expose au Cercle artistique sm ensemble de leurs œuvres MM. Nage mans et Stneers, ont étonné par l’équilibre enfin établi entre la sensibilité nouvelle et la tradition. Et le jeune artiste qui a obtenu récemment le prix de Rome, M. Jean IQU E Colin, a, dans sa composition, trouve let ente accord en des figures vigoureuses enveloppées d’une lumière tendre. Il semble bien que nous touchions au terne de longues et pénibles recherches. Sans douce, la tendance à obéir à la loi du moindre effort nous vaut encore, dans les expositions, beaucoup d’oeuvres sommaires, informes. C’est un mal général; il aété dénoncé par M. Lecomte, par M. Mauclair, en France; il existe ailleurs et se manifeste dans d’autres domaines que celui de la peinture; il ces inévitable aux périodes de lutte et de transformation où Port confond le mépris des taches anciennes avec l’accomplissement des tâches nouvelles. Mais des symptômes évidents montrent ce mal en décroissance. Au salon de l’Eslautpr,où fut exposée mie collection de dessins de Constantin Suys, très admirée, des pointes sèches de Chahine, des’ux-fortes de A. Brouet et des gravures sem bois de P.-C. Vibcrt, on a pu voir récemment un ensemble d’oeuvres de Georges Lemnmn t eaux-fortes, dessins, dessins rehaussés, études et croquis, où se manifeste également l’accord enfin établi entre la libre expression de l’impression personnelle et le respect des éléments essentiels de la beauté. Dans les plus récentes œuvres de l’artiste intransige tut que fut toujours M. Lemmen, la cou-leursavoureuse, si particulière et si distinguée qu’il eut toujours, pare ses formes savamment étudiées; et certains petits nus ont, dans leur facture spontanée, quelque chose de la pureté classique. En cette mètne. exposition, on remarque beaucoup, ô côté d’ensembles d’oeuvres de Pennell, de Fernand Khnopff, de belles eaux-fortes, simples, presque naïves, mais puissantes de Jakob Smits, de dessins du sculpteur Rousseau, d’impec-cables eaux-fortes et dessins du graveur Danse, des paysages de Marc-Henry Meunier d’un style admirable, une sanguine de Paul Artôt, de beauté ardente, des portraits pénétrants de M. Cols, descoins de béguinage tout à fait émouvants de M. De la I lave, et des eaux-fortes en couleur, de carac-tère intense, de M. Célos et de M. Van der Loo. ESPAGNE y E roi Alphonse XIII, accompagné du nouveau ministre des 13eaux-Arts, M. Amos Salvador, du comte de Romanones, présidents de l’Académie des Beaux-Arts, et des artistes MM. Sorolla, Beruese, Ferrant, Villégas et marquis de la Véga Incl., a inauguré, au Muse Moderne, l’exposition rétrospective des œuvres de l’éminent peintre 281 G. VANEEPE. Elllili0 Sala, 111011 le 14 avril tôt° et qui fut l’éducateur, au cours du dernier tiers du siècle passé, de la nouvelle école espagnole et particulièrement de l’école valencienne, dom M. Sorolla, le promoteur de cette exposition, est le plus illustre représentant. C’est Sala qui sut réagir contre le caractère à la fois lugubre et poncif ‘e de la peinture de