L’ART ET LES ARTISTES Heurs et du brin d’herbe, du feuillu ou de l’aiguillé des arbres, des tuiles et des bardeaux des toits, des branchages ou poutrelles des clôtures et hangars. En Allemagne, je l’ai dit souvent, on additionne les résultats des révolutions, on coordonne, on combine. Jamais on ne brùle ce qu’on a adoré pour adorer ce que l’on a bridé; mais on marie l’un l’autre, on amende l’un par l’autre. De là, une cotsrbe évolutive route différente de celles des pars latins ou slaves. On entend s’augmenter de tout sans se diminuer de rien. Aussi, tout ce qu’il y avait de bon à prendre chez celui qu’on appelle fort irrespectueusement, du reste avec une nuance de tendresse, le Fère Haider, on l’a pris. Il n est ‘en pas moins vrai que l’artiste ainsi éliminé n’en reste que mieux sa place, dans un complet isolement, mais impossible à négliger. On ne fait plus comme lui, on n’a méme jamais fan nantisse lui de nos jours; mais, chaque année, on regarde ce qu’il fait, et personne, à la Sécession, n’aurait l’idée de songer à l’éconduire. Il y produit un effet antédiluvien on n’en reconnais pas moins ses bonnes idées. Lorsqu’il a peint de haut, par les cimes, une forés comme rus océan, à l’horizon lointain duquel surgissent comme un chapelet de petits récifs les pics égrenés des Alpes, il aquelque chose qu’aucun artiste n’avait su voir avant lui. Et il a donné de l’espace une variante forestière monotone et simple, trés différente de ce qu’essaya sous ce titre Clsintreuil. L’onsvre de Heinrich von ZiSgel s’espace de 1869 à 1910 inclus. Moutons, boeufs, vaches, taureaux, rarement des chevaux; mais toujours un paysage, une atmosphère, une action, une es scène populaire » de la vie des béret. Une sensa-tion si juste de l’ambiance que, au contraire de l’habit qui ne fait pas le moine, c’est l’entour, l’enveloppe du troupeau qui fait le tableau et fait en outre aussitôt crier sa provenance Angleterre, lande de Lffisebourg, niaise (sol tourbeux) des environs de Munich, Wurtemberg ou chemins brûlés des environs de Mer.. Ceux-ci, du reste, seulement ces der-nières années. De petites ou de grandes dimensions, l’oeuvre reste monumentale, j’allais dire héroïque et, plus elle se rapproche de nous, plus sa robustesse, sa franchise guer-rière, sa valeureuse, non pas virtuosité, mais vertu, son efficace chaleur, son élan somptueux sont faits pour nous surprendre. Le vieillard a des audaces que le jeune homme n’a pas connues et, s’il faut admirer quelque chose plus que sa couleur et sa façon de la poser, ce sont ses dessins. Et, surtout, il faut confronter ses points de départ, de vrais portraits de moutons, à ses points d’arrivée, ces baignades du bestiaux, pleines de vie, éclaboussant. de mouvements nerveux et ras, d’attitudes plastiques, d’une fougue belle-ment ordonnéere à l’unisson de la fougue apparemment désor-donnée de la couleur. Le bouvier ou le berger, lorsqu’ils s’adjoignent, pantalons et manches retroussées, à ces bai-gnades, eus aussi, valent pour le mouvement et la silhouette; l’artiste ne s’arréte pas 11 une recherche esthétique de la ligne qui figerait la composition elle se fait sousnos yeux, la composition, et elle est intensément belle dans son devenir instantanément surpris et indiqué à la fois en toutes ses vir-matités, car, du jaillissennent subit de l’oeuvre, une et défi-nitive, qu’un mouvement de plus va défaire, il semble que dix autres tableaux vont immédiatement surgir, et l’ou en a Variée au possible, l’ensemble de la production de M. von Zùgel ouvre un tel appétit d’autres oeuvres, de tou-jours plus d’oeuvres aussi belles, aussi noblement belles, qu’on la souhaiterait encore plus variée. Ces baignades de bestiaux surtout appellent le nu, l’admirable nu pastoral des rivières du bassin du Danube. La Hongrie et la Moravie, ces pays par excellence du troupe., sont absolument absentes de l’oeuvre de ce peintre des troupeaux qui, cepen-dant, pour l’autour d’eux, s’est tant déplacé. Insatiable insa-tisfaction de l’esprit humain. Si cet admirable artiste ne nous avait donné que deux ou trois tableaux de son genre, nous ne lui en demanderions pus plus. Mais, parce qu’il a pu tans, nous nous étonnons qu’il s’ait pas pué ncore davantage. Et n voudrions les chevaux sauvage, et les galopades d’enfaous nts denni-nus sur le sable des berges, comme nous avons la vie des ms, des bercails et des are abreuvoirs. Et nous voudrions, en vérité, voir, repeints par M. Angel, tous ces grands sujets révés, par M. l.’olkmann, dont nous disions récemment les dons de statuaire et les erreurs du peintre. Wffunm RITTER. ANGLETERRE LÉVÈNENIENT du mois passé, c’est l’ ss entente cordiale in entre l’Académie Royale, la Société Internationale et le Ness English Art Club, affirmée par les élections de quatre associés à l’Académie Royale. Sont élus n MM. John Lavery, C. H. Shannon, D. Y. Canseron et Marli Fisher. Il v a bien des années que Lavery, ex-vice-président de la Société internationale, expose à l’Académie Royale ; C. H. Shannon, qui estaussi du Conseil de la Société Internationale, n’a envové qu’une seule toile à l’Académie Royale, et cc tableau fut e »,posé ais 1885. Il n’est pas du tout étonnant que les assidus qui envoient chaque année a l’Académie Royale soient stupéfaits de leur défaite et du succès de leurs rivaux, qui ont montre et quelquefois expliqué leur mépris pour le ss Burlingson House s. De plus, beaucoup de sociétaires des autres cercles artistiques sont peu contents de voir les membres de leurs jurys de sélection membres aussi de l’Aca-démie Royale. On craint un monopole pire que l’ancien et que les deux Sociétés ne meurent comme la Nets Gallery est morte, ne devenant plus rien qu’une annexe de l’Académie I5oyale. On verra ce qu’on verra, mais on peut s’attendre, au moins, à une nouvelle sécession ou à une révolution dans une de ces Sociétés qui veulent préserver leur indépendance et essayer de maintenir leurs anciens principes. M. Roger Fry, un des plus savants ut des plus vigoureux de nos critiques d’art, s’est livré dans la Na/ion à l’expres-sion d’opinions fort intéressantes sur les couvres de Fritte, Orchardson et Swan, maintenant exposées à st Burlington House si. M. Fry trouve Frish le plus intéressant de tous et en lui scindant hommage censure illustrateur, il veut distin-tissé°er entre l’illustration et l’art. Selon M. Fry, l’art et l’illustration présentent un insérés tout à fait différent, ut il ne faut pas les confondre. Frith, qui donne des illustrations pures et simples, n’est pas du tout artiste et aura toujours cependant son insérés pour la postérité. Orchardson, au contraire, est uns illustrateur affaibli par le scrupule de l’art, ni tout fins artiste-peintre ni illustrateur. J. M. Swan, selon eu critique, est affligé de la manne maladie et è a la réputation d’étre artiste, parce que c’est un illustrateur mé-diocre nn. Pour conclure, M. Fry conseille ,u l’Académie 279