L’ART ET LES ARTISTES néité, un brio uniques, il délaissa tour ce qui n’était pas jeunesse, volupté et amour: nul peut-être plus que lui ne fut de son temps et de sa race pour res-sentir avec cette sensualité et cette force la joie de vivre. Il faut choisir dans l’oeuvre considérable et, hélas, souvent inégal du Sodoma, les créations les plus significatives. Prenons à l’oratoire de S. Ber-nardino, à Sienne, la Visitation, le Conroanement de ln Vierge, la Présentation no Temple. L’étrange honorent de la splendeur de leur corps souple et de leurs chairs voluptueuses. Où penser moins aux rigueurs du christianisme que devant de telles compositions? Où se pénétrer davantage de sen-sualité italienne, du désir de vie ardente, passionnée, caressante et pleine ? D’autres scènes sont plus intenses encore Bour-get et Barrès ont rendu célèbre l’Eve de la Galerie de Sienne; ce n’est en vérité qu’un fragment d’un Christ aux- Limbes, suais sa troublante beauté Sienne Oraloire de sahel Bernard. LA PRESENTATION AU TEMPLE (PRESQuE CROUPE De 0…) idée de la religion que devaient se faire les frères laïcs qui acceptèrent de telles fresques! La Vierge couronnée qui s’incline devant le Christ avec une adorable douceur est entourée de beaux corps nus et de saints aux yeux de flamme; dans la Visitation, sainte Elisabeth, vénérant la mère de Dieu, a presque moins d’importance que le groupe des jeunes suivantes qui, en tout cas, donnent le ton à la fresque tout entière; et la Priser/mien est une féte que jeunes hommes et belles patriciennes fait qu’on oublie tous les autres personnages d’une composition où elle ne devrait pourtant avoir qu’un rôle secondaire. A peine gènée d’étre nue, ses beaux bras caressants repliés sur les seins, elle regarde de ses grands yeux doux, sans voir, à ses pieds, les mains des ressuscités qui se tendent; Aphrodite moderne, dont la volupté est voilée de tendresse, elle semble attendre l’autour qui, seul, la peut secouer de sa torpeur langoureuse. Le Sodoma nous l’a montrée ailleurs, cette belle 248