L’ART ET LES ARTISTES dans un couvent isolé au milieu du désert de la Creta siennoisc, qu’est éclose sa seconde manière la Des-truction ion du Mont-Cassin ne diffère pas essentielle-ment des chefs-d’oeuvre de la maturité du peintre, qui marquent seulement une maîtrise plus grande. ** * Quelle est donc l’esthétique de cet artiste que différents, nos grands écrivains français. Comme Molière et Racine, le Sodoma préféra les vérités générales aux vérités particulières; il ne voulut exprimer de la réalité que l’essence, mais jamais il ne l’altéra volontairement au profit d’une idée; la stylisation, innée chez les peintres italiens, les lignes harmonieuses et les corps splendides ne sont qu’une belle forme donnée à une inspiration profonde-S.,1,11. I NULLE tous les écrivains ont voulu représenter comme un être mystérieux et bizarre, puisqu’il est désormais entendu, en littérature, qu’un léonardesque, et même un pseudo-léonardesque, ne peut être que mystérieux? L’esthétique la plus simple, la plus raisonnable qui soit, le réalisme classique, auquel se conformèrent la plupart des peintres italiens du xvg siècle, le même qu’appliquèrent un siècle plus tard, toutes réserves faites puisqu’il s’agit d’arts ment réaliste. Remplir une composition de por-traits, copier avec exactitude les costumes à la manière d’un Gozzoli ou d’un Ghirlandajo n’est qu’une manière extérieure de comprendre la vie; il est des vérités intimes et profondes qu’il est aussi important de dévoiler et ce sont celles-lit seules que le grand maître piémontais s’efforça d’atteindre. Son horizon toutefois n’est pas très vaste. Avec une désinvolture, un aimable dédain, une sponta-246