LE MOIS ARTISTIQUE E[POSITION DE LA Socté’ré ■ I (Galeries Georges Petit, 8, rue deS4e). – l n des grou-pements où se trouvent les meilleurs, les plus probes, les plus savants artistes. Remarqué tout particulièrement le Portrait de Lady M. M. de M. Jacques-Emile Blanche; les Champs après la récolte de M. Emile Claus; les marines de M. Charles Cottet, les envois de MM. André Dauchez, de la Gandara, Henri Martin, René Ménard, Prinet, Raffaelli (d’admirables terrains vagues), un superbe nu de M. Lucien Simon ; les sculptures de MM. Rodin, Gaston Schnegg, Desbois, Segoffin, Mme Jane Poupelet. et cinq merveilles de coloris et de rêve de M. Le Sidaner. Et que dirais-je de nouveau sur MM. Besnard. Dejean, Despiau, Duhent. La Touche, Ulmann, etc. ? Ce sont des gloires elles aussi depuis longtemps consacrées. TABLEAUX ET AQUARELLI, D’HENRI ROUART, 1033-1912 (Galeries Durand-Ruel. 16, Rue Laffitte). — Voilà un artiste qu’on n’aura pas pu accuser d’indiscrétion. Industriel savant, collec-tionneur émérite, il avait travaillé la peinture afin de mieux la comprendre. Mais comme c’était dans ce seul but, il n’exposait point, tout au moins depuis la cen-tennale de tgoo. Modestie bien rare. Et cependant il avait au moins autant de talent que bien d’autres. Certaines de ses toiles, d’intérieur ou de plein air, sont émouvantes à force de simplicité, de respect attendri de la nature. Ses oeuvres, intermédiaires entre le romantisme de Corot et l’impressionnisme classique d’un Manet, sont calmes, douces, un peu timides, hantées d’une sourde lumière verte qui sera demain celle de Pissarro, et somme toute, infiniment sympathiques. EXPOSITION D’ALEXANDRE LUNDIS (Galerie A liard. zo, rue des Capucines). — Peintures, pastels, dessins, aquarelles et eaux-fortes, en tout soixante-six oeuvres consacrées à la célébration du pitto-resque monde d’Islam agonisant. Mélancolique témoignage de ce qui sera demain un souvenir, et qui, dans ma pensée, illustre les livres fraternels de MM. Farrère et Pierre Loti, C’est, transcrit par l’art d’un des plus savants aquafortistes et d’un des plus sensibles peintres que nous ayons, Stam-boul, ses femmes, ses foules, ses décors, Brousse et sa mosquée verte, Eyoub et la Corne-d’Or, la prairie des Eaux Douces, les cigognes, les enfants, les tziganes, et les dernières dames voilées, c’est la confession suprême d’une race et de sa beauté menacée par le progrès occidental. EOCIPTE DES ARTISTES GRAVEURS AU BURIN, .SS EXPO-SITION (Galerie La Boétie, 64 bis, rue de la Boétie). — Ce n’est que la quatrième exposition d’une Société qui, fondée par . le maitre F. Gaillard, a déjà trente ans et qui, sauf dans la dispersion des salons annuels, n’avait rien mon-tré depuis 1897. Garantie de probité et de bon travail. Ensemble solide, tenue par-faite. Des oeuvres nom-breuses, variées, sérieuses et fortes, des oeuvres, en un mot, attestant par leurs effets subtils, inattendus, et pour chaque artiste différent, la valeur précieuse de cet instrument inappréciable le burin, dont les ressources sont infinies.Art pur, austère, abstrait, difficile à saisir mais séduisant comme aucun autre une fois qu’il vous a conquis, et qu’on fa pénétré. Art de distinction, d’abnégation, qui demande à ses adeptes une patience de moine, l’intelligence perspicace du critique et l’invention fervente du producteur. Dans l’impossibilité de noter toutes les oeuvres remarquables de ce salon de la gravure, citons au moins le Sacre de Napoléon et les Gustave Moreau de M. Sulpis ; les portraits de M. Dézarrois ; les oeuvres de MM. Abel Mignon, Payrau, Profit, Delzers, Bouchers’, Vybond, Pénat, Mayeur, Kamm , Manesse, Cheffer, Buland , Journat , Cranck, les Clouet et les Botticelli de M. Coppier ; les illustrations de M. Bussière, enfin le portrait d’un moine de M. Henri Bérengier, un des plus savants et intéressants graveurs de la jeune géné-ration. JULIEN I. EMORDANT TITE DE PAYSAN BRETON DTsArN) 87