Ii ERBERT WARD LAME DE LA RACE NOIRE aucun des éléments offerts à son observation. Il a combiné des formes diverses, sans rien ôter à chacune de ce qui la faisait caractéristique, de telle sorte qu’on éprouve la sensation d’une véridicité absolue sans cependant rien de photographique ou d’anecdotique. Le geste choisi est le plus essentiel, donc le plus pro-fondément vrai, même s’il n’est pas le plus fréquent. Aussi les effigies qu’il rapporte du Congo constituent-elles (nous en éprouverions la certitude par intuition sinon autrement) le témoignage le plus complet, le plus réfléchi, le plus intérieur des formes de la vie et de la civilisation chez ce peuple si lointain. Il faut bien reconnaître que, au point de vue plas-tique. M. Herbert Ward fut merveilleusement aidé par la beauté mène de certains de ses modèles. Les Banhoundou et les Bangala, peuplades de la grande forêt, intermédiaires entre les indigènes de la côte et ceux de l’intérieur, offrent un type individuel d’une forme parfaite. Plus dominateurs. plus guerriers. vivant sous un climat plus sain. affranchis d’une partie des superstitions congolaises. ils se développent plus harmonieusement, et en complète conformité avec les lois de la nature physique. Leurs attaches sont fines. leurs proportions impeccables. Jambes longues, bassin étroit, épaules larges, cou de muscles et de tendons, sauf la face et la couleur de la peau, c’est le type grec. Il existe un premier état de la Femme «ccrotepie que nous reproduisons ici. C’était une étude d’après une fillette noire, aux longs che-veux crespelés. Frappé d’une soudaine ana-logie, et voulant l’ac-centuerencore, l’artiste lit une répliquede cette statuette en ôtant la tète et les bras. Saris qu’il ait eu à forcer le moindre rapport. à retoucher le plus petit modelé, l’oeuvre était devenue pareille à une l’étuis accroupie, aussi pure, aussi sobre, aussi harmonieuse. Que d’autres infè-rent de tels rapproche-ments la possibilité jadis de quelque exode aryens jusqu’au milieu de l’Afrique, libre à eux. M. Ward incline CO>,01, (BRONZE) sans doute à cette 77 Dl, . ElOOP..’,,,.Ivs 11,8 off séduisante hypothèse, mais il n’y engage que son esprit, qui est d’ailleurs profondément cul-tivé et curieux de tout. L’essentiel pour lui est de vivre et de travailler. Ses statues concentrent en elles une extraor-dinaire vie intérieure. Comme si c’était écrit sur leurs formes, on y lit la volonté, le sou-venir. la longue méditation. Il faut quelques instants pour s’apercevoir de la science très réfléchie avec laquelle elles sont construites. Car ce n’est pas cela qui frappe tout d’abord en elles, mais la pénétration psychologique et le sens esthétique de l’observateur. On sent qu’elles ont été élaborées bien longtemps avant d’être commencées en Europe, là-bas. dans des