LA PEINTURE ALLEMANDE 14. ZOFFANY — t.e MENU E’r et trace avec sécheresse des paysages véridiques. Balthazar Dentier (1685-17491 et après lui Seybold 1703-17681 se livrent à de minutieuses et puériles analyses du visage humain, maniaques qui n’oublient pas un duvet ou une ride et laissent. sans expression la physionomie. On pourrait donner comme type de l’habileté impersonnelle des peintres allemands de cette époque Diétrich (1712-1774) artiste protéiforme, pasticheur intrépide et surtout des hollandais. Par contre, il v a quelque chose d’involontairement niais de nettement germanique chez Chodowiecki 11721-18o6) polonais d’origine. Ce spirituel et infa-tigable dessinateur s’est inspiré. quand il a peint, des exemples français, mais il y a joint quelque chose d’un peu lourd et de sentimental. Les adieux de Calas qui, en 1767, émurent en tous pays toutes les âmes vertueuses. ressemblent à un Greuze très appuyé. Au coeur du X VIlls siècle, au moment 01:1 les peintres allemands contribuaient pour une si faible part à la gloire artistique de l’Europe, c’est pourtant d’Allemagne que partit le mouvement 63 qui devait entraîner vers l’imitation de la Grèce et de Rome tout l’art européen. L’initiateur ne fut pas un artiste mais un écrivain. Winckelmann publia en 1764 son Histoire de l’art dans l’and-quité. Il proclamait la suprématie de la statuaire antique, formulait la doctrine du beau idéal. Ces idées devaient rencontrer en France leur véritable champion avec Louis David. Elles eurent d’abord en Allemagne de faibles interprètes. Raphaël Mengs (1728-1779) qui avait mené la réaction contre le style facile et prétendait s’inspirer de Raphaël et du Corrège, se constitua le défenseur de Winckelmann. Accablé d’honneurs, à Dresde, puis à Madrid. Mengs jouissait alors d’une répu-tation que ses oeuvres nous rendent inexplicables. Froids pastiches, dont le Parnasse peint à la Villa Alboni i176oiest le chef-d’oeuvre, les contemporains virent de la grandeur et de la pureté là où il n’y avait qu’habileté creuse et rhétorique pauvre. Angelika Kautfmann (1741-18071 apporta, au moins dans la mode antique, une délicatesse, une grâce qui. malgré de la mollesse et de l’afféterie, préservent sa mémoire. Angelika Kauffmann et