L’ART ET LES ARTISTES nui Musée Ru Louvre. DES lit — PORTRAIT DE VIEILLE FEMME Autour d’Altdorfer. d’autres maîtres dans la région danubienne témoignent de prédilections semblables. Tel Melchior Feselen influencé direc-tement par Altdorfer qu’il suit parfois de très près; tel encore Wolf l-tuber. Ulrich Apt d’Augsbourg déroule derrière l’Ensevelissement du Christ une infinie et complexe perspective. Une Conquête de Chypre que l’on assigne à Georges Breu le jeune. une Histoire d’Esther, anonyme, conservée à Vienne, intéressent aussi par l’effort pour traiter des panoramas, parmi lesquels se dressent de subtiles architectures et s’agitent des personnages minuscules aux accoutrements orientaux. Plus tard, au moment où la décadence est déjà profonde, c’est par le paysage que l’Allemagne exerce une dernière fois, ou peut-être une fois unique, une action sur l’Europe. Adam Elsheimer, né à Francfort en 1578, vint jeune à Rome, où il conquit rapidement une grande notoriété, et y mourutprématurément vers 162o.CornmeAltdorfer il peignait des tableaux de petites dimensions, qu’il achevait avec un soin minutieux et un faire de miniaturiste. Il ne peignait pas des scènes popu-laires comme le faisaient les néerlandais, mais représentait desscènes bibliques ou mythologiques qui étaient surtout des prétextes à paysages. Il Go associait d’ailleurs avec une grande habi-leté ses personnages au milieu où il les plaçait. Il empruntait ses paysages aux environs de Rome, à Tivoli, à Narni. aux Monts Albains, il les agrémentait de fabriques antiques et était curieux d’effets de lumière orages, soleils couchants, lumières artificielles. La Fuite en Egypte que possède le Louvre définit bien son génie. Elsheimer, par la date où il parut. par la notoriété qu’il eut à Rome exerça une influence extrêmement variée. supé-rieure sans doute à son génie, Rubens, Poelenburgh, Claude Lorrain lui emprun-tèrent des suggestions, Il agit également sur Rembrandt qui médita non seule-ment ses paysages, mais aussi de très curieux dessins à la sépia, où il avait tracé des scènes de La Passion avec une liberté et une émotion où le génie de Rembrandt même parait pressenti. • VI LA DÉCADENCE. — LES XVII. ET XVIII• SIÈCLES WINCKELMANN ET L’IDÉAL ANTIQUE Dès la deuxième moitié du XVI. siècle, la peinture allemande semble frappée de stérilité. Devant le triomphe obsédant de l’Italie. l’Allemagne renie son passé, oublie les leçons de Dürer, d’Holbein, abdique toute originalité tech-nique. Les pays protestants condamnent la pensée païenne et sont peu favorables à la peinture mime; dans les pays restés catholiques s’étend la disci-pline romaine. La bourgeoisie énergique et puis-sante, qui a jusqu’alors soutenu les artistes est en décadence. Christoph Schwartz 11550-1597j ne rappelle que par quelques discordances, quelques gestes involontaires legénie national submergé par l’étude des vénitiens et des bolonais. Il se livre dans son triptyque du musée de Munich au plus déplorable pastiche. Hans von Achen (.1552-1615) suit des errements analogues. J. Rottenhamer 11564-16234 le peintre le plus vanté de ce temps, a séjourné longtemps à Venise. La Mort d’Adonis du Louvre, porte témoignage des leçons qu’il reçut sur la lagune. C’est un morceau de bravoure, prétexte à exhiber de beaux modèles de femmes, des carnations riches. des nus, un paysage.« un Tintoret délavé et pâli». Par la suite. Rottenhamer, après un voyage à Rome. modifia sa manière, adopta un style amenuisé. manière. Rentré à Augsbourg. il se spécialisa dans la production de petites toi les. bacchanales. mytho-