L’ART ET LES ARTISTES Entre le crépuscule de l’aube d’une renaissance et celui du jour, il y a rr le grand midi z, l’époque de la plénitude, où l’artiste police et savant est la créature créatrice de son cerveau plus que de son sentiment et de ses sensations, et il s’appelle alors Léonard. L’Exposition de Florence, amoureusement organisée par MM. Ugo Ojetri, Giovanni Poggi, Nello Tarchiani, Carlo Gamba et Alfredo Lensi, commence cette époque pleine de significations, importante et trouavec ble, que la fatalité de l’histoire a consacrée à l’assimilation de tous les éléments du passé et que la sottise des historiens a appelé décadence. Une telle époque arrive presque jusqu’a nos jours. La rétros-pective de Florence part de la fin du XVII, siècle pour s’ar-rêter aux environs de 186o. A Rome, on verra aussi une rétrospective italienne, qui donnera une vue d’ensemble ,, de l’évolution de la pein-ture, depuis les Primitifs jusqu’à aujourd’hui. Des nations étrangères, seule, l’Angleterre a suivi cet exemple, et l’on verra à Rome quelques représentants de cette curieuse et importante phalange de peintres anglais des xvuc et cvtin siècles, assez peu connus. D’autres villes italiennes organisent aussi des expositions pour commémorer par le glorification ou la contemplation de la suprème manifestation humaine l’Art, le cinquante-naire. Ainsi, Pise aura son exposition d’art pisan ancien au Musela Civico. Naples, sur l’initiative de la Société Salvator-Rosa, aura une exposition d’art moderne à laquelle ont déjà envoyé des œuvres quelques artistes italiens plus ou moins intéressants, tels que Sartorio, Barbella, Roui, Joris, Tofano, etc. R. CANUIDO. ORIENT A THÈN ES. — Le Pense GEORGES ROÏLOS. — Parmi les A peintres qui ont puissamment contribué à la Renais-sance artistique de la Grèce contemporaine, Georges Ruiles occupe la première place comme peintre de tableaux mill-iaires. C’est le de Ncuville, le Détaille de la glorieuse pha-lange à qui la gloire appartient d’avoir fondé la moderne Ecole grecque. Parmi ses tableaux militaires, inspirés, presque tous, de la campagne turco-grecque, en 1897, et qui presque tous, portent des noms de célèbres combats, il convient tout par-ticulihrement de citer Deléria, qui se trouve dans la galerie du prince héritier de Grèce; Gueutzelia, toile d’un très beau muvement; Soldais mr les Remparts, composition animée d’uone vie intense, et Marsala, tableau de dimensions impor-tantes que j’ai eu le plaisir d’admirer dans l’atelier du peintre, lors de mon dernier voyage en Grèce. Je ne m’at-tarderai pas sur les innombrables tableautins r fantassins, cavaliers, evzones, soldats de mutes les armes, que l’artiste a brossés, pas plus que sur ses tableaux de genre et ses por-traits qui ont mis au Mur sou talent rare et varié. Voici à son sujet quelques notes biographiques que je dois à l’obligeance de M. Alexandre Phiradelpheus, professeur d’archéologie et d’histoire de l’Art à Athènes, auquel j’adresse ici tous nies rernerchnents. Georges Relies est né à Athènes, en 187o. A l’âge de z ans, il était, déjà, reçu à l’Ecole nationale des Beaux-Arts, tant précoces étaient ses dispositions pour la peinture. Ses premiers maîtres furent Skopas, Prossalentis, et le fameux Lytras. C’est à ce dernier, surtout, que le jeune élève dur l’initiation à ce grand art qui lui vaut, aujourd’hui, la gloire. A ce point surprenants furent les progrès de l’ar-tiste pendant les sept années qu’il resta a Facile, que le gouvernement hellénique n’hésita pas à l’envoyer à Munich’, aux frais de l’Etat, à seule fin de parfaire son éducation pic-turale. A peine arrivé dans la capitale bavaroise, il entre à l’Aca-démis des Beaux-Arts, où il a la chance de faire partie de l’atelier de Nicolas (lilial, une des grandes gloires de la Gr èce artistique. Après un an d’études dans l’atelier de son illustre compatriote, le jeune Rollos fait un voyage à Paris. Il y séjourne pendant cinq années, se perfectionnant de plus en- plus dans son art, auprès de maîtres tels que Benjamin Constant et Jean-Paul Laurens. Dès son retour à Athènes, il est, malgré son jeune âge, nommé professeur à l’Ecole des Beaux-Arts. Sa prodigieuse production de toiles en tousgenres et surtout de sujets militaires, a, depuis lors, établi sa réputation d’artiste. Le public a su apprécier, à leur juste valeur, sa pureté de lignes et l’exubérance de son coloris, l’harmonie de sa composition et l’originalité de ses conceptions. Mais ce qui, surtout, caractérise la manière de Roilos, c’est la vigueur nette et ferme de sa touche, qualité qu’il doit autant à le connaissance approfondie du dessin qu’a l’art de la gravure qu’il a brillamment cultivé durant sa prime jeunesse. Mais bientôt Athènes ne suffit plus à l’ambition de l’ar-tiste. Il aspire, maintenant, à une consécration euro-péenne. Il vient d’abord à Paris. Il se rend ensuite à Londres, où, pendant six années, il attire, par une série d’œuvres nouvelles, l’attention des peintres d’Outre-Manche. Puis un beau Mur, pris par le mal du pays, il veut revoir les rives ensoleillées de l’Attique. Il rentre une deuxième fois à Athènes en 1958, et une deuxième fois il est nommé professeur à l’Ecole des Beaux-Arts. Depuis lors il n’a pas cessé de créer des œuvres en tous genres portraits, paysages, etc., d’accumuler toiles sur toiles, et il a trouvé le men d’ajouter à son talent de peintre celui de carica-turiste.oy Sa verve satirique est de tout premier ordre et elle aurait, à elle seule, suffi pour lui donner une grande popu-larité si ses tableaux, depuis longtemps déjà, n’avaient établi sa renommée et popularisé son nom. ADOLPHE THALASSO. 92