LE MOIS ARTISTIQUE pensent est, sans contredit, le plus intéressant de la saison, tant par la qualité des artistes qui en font partie que par le soin que chacun d’eux apporte à y maintenir sa réputation. C’est un Salon en miniature, et il devrait bien n’y en avoir que de pareils. M. André Dauchez, avec sept paysages marins, y apparait comme devenu magistralement sûr de ses moyens. Il a une largeur, une solidité, une puissance admirables. La délicatesse de M. J.-W. Morrice non seulement ne s’énerve pas, mais elle semble devenir, à chaque fois, plus sub-tile. Si son dessin est parfois sommaire et comme fléchissant, sa couleur présente des rapports de tons absolument étonnants d’audace tranquille dans l’observation de la réalité. M. Albert Baertsoen expose un Vieux Jardin d’une bien belle mélan-colie. Une Matinée de Juin, de M. Ensile Claus, brille de tout le mystére du soleil dans la brunie de la chaleur naissante. La lumière, la radieuse et noble lumière de l’été et du pur automne méri-dional habite l’oeuvre étincelante et émue de M. Henri Martin. Inépuisable virtuose, M. Jacques Blanche se joue des difficultés : bouquets, tapis-series, appartements, portraits, il traite tout avec la même impeccable perfection. Et la place me manque pour parler, comme je devrais, des envois du maitre Rodin, de MM. Aman-Jean, Charles Cottet, Louis Dejean , Henri Duhem, Gaston Latouche, le magicien, Henri Le Sidaner, René Ménard, Xavier Pripet (une admirable Avilit), J.-F. Raffaelli (une série de paysages exquis et forts), Lucien Simon (L’action de Grdces, symphonie de blanches communiantes), Zakarian, enfin Paul Troubetzkos (une statuette bronze de Tolstoï à cheval et d’adorables et vives effigies de femmes), et 1Wss Jose Poupelet dont le talent se précise et, dirait-on, se carre de jour en jour. EXPOSITION HARALD-GALLEN (Galeries Bernbeim jeune et r;, rue Richepance).— Nous reprodui-sons ici une des oeuvres les plus caractéristiques de ce peintre migrateur, venu des pays les plus glacés du monde et que l’Orient attira. Il a su choisir de si beaux, de si intenses paysages qu’il n’a eu nul besoin de les transposer pouren extraire toute l’émotion qu’ils contestaient. Leur transcrip-tion suffit, mais d’un artiste bien entendu, et qui respecte de la nature son silence et sa grandeur, qui ignore l’anecdote et le vain détail, qui synthé-tise avec aisance. Il nous rapporte de ses voyages des visions aux larges plans sous des ciels simples et qui nous suggèrent tout l’essentiel de ces belles réalités lointaines. OEUVRES DE JEAN ‘ERER (Galerie Allard, 20, rue des Capucines). — Cet humoriste, au meilleur sens du terme, au sens où l’entendent les Anglais, à la Sterne et à la Dickens, est parfois d’un dessin cruel, mais toujours d’une savoureuse couleur. Il est cruel, injuste même (niais avec la terrible clairvoyance de l’injustice), lorsque la réalité ne le laisse pas tout à ses rêves, La Modiste, La Mort de Tristan. Cette cruauté va parfois jusqu’à une sorte de férocité triste, Crime passionnel. Mais, lors-qu’il s’évade, quelle légèreté! Il vit dans un monde de féerique carnaval, où l’observation narquoise de la vie se mêle, dans des proportions indiscer-nables, à la fantaisie d’un rêve d’enfant : La Géante, Champignons, Le Déménagement de la Sorcière. Les nains, les magiciennes, les gnomes, lui tiennent compagnie et, autour de lui, animent la nature d’une vie fantasque et fantastique ils déforment à ses yeux les arbres, les rochers, les maisons, ou même les visages des hommes. M. Jean Weber est un malicieux enchanteur qui nous donne des cau-chemars, de ravissants cauchemars. F. M. MEMENTO DES EXPOSITIONS Gale,. Georges Peul( — Peintures et aquarelles de Edouard Doigneau; aquarelles de John Bergling; tableaux d’Abel Bertram. Galeries Marcel Bernhenn (18, laie de Caum n)arli. — Expo-sition de la Société artistique ct littéraire de l’Ouest. Musée Cernuschi 17, amuse relasque.5). — Broderies chi-noises anciennes. Altqar — Salon des amateurs. Hôtel des Modes (rp, rue de ta — Exposition des graveurs originaux. S7 Gales Galer Gale, Gale, ies Malais, (68, boulevard Malesherbes). — Exposition des Rosati (art septentrional). ie Devaenbea (45, boulevard Malesherbes). — Exposition du groupe libre. (no, rue de la Pais). — Exposition permanente de marbres statuaires d’artistes contem-porains. rs E. Drues lao, rue Royale). — Exposition Paul Bai-gnères, George Desvalliércx, Maxime Dethontas, Georges Duliénov, lutes Flandrin, Charles Guérin, Albert Marque, Dlme Marval, René Pion, Georges Rouault, G.-L. Jaulmes, Charles Lacoste.