HARALD GALLEN — LA VALI.’ Le Mois Artistique PEINTURES DE THEO ,AN R1,,E1.1:LB,,I, (Galeries E. Drnel, zo, rue Ravale). — Je connais peu d’évolutions d’artistes aussi calmes que celles de M. Théo van Rysselberghe. C’est à peine si, d’une exposition à l’autre (et il en est plutôt avare), se discerne quelques mouvements. C’est que, de ses découvertes une fois accomplies, le peintre épuise, sans se presser, tout ce qu’il y trouve. Chez lui, toute inquiétude se résorbe en travail, et encore en travail. C’est pourquoi il apparaît pareil à ceux qui le regardent sommairement, mais ses dif-férences, ses progrès, ne se révèlent qu’à l’atten-tion. Pourtant, il n’eût pas fait peut-être, il y a quelques années, le Portrait de M »‘. Mare Mans, ni peut-être aussi librement ses Panneaux (pour l’atrium d’une villa). Sa conscience, son applica-tion, sa haute honnêteté d’artiste s’enrichissent chaque jour davantage. Ses poissons, tirades de l’aquarium de Naples, sont prestes et étincelants, ses nus, d’une solidité absolue et classique; ses paysages, justes et délicats; ses portraits, intel-ligents et approfondis; ses décorations, larges et 85 harnioniêu,es. Il rouelle à tous les genres, avec une souriante aisance. DIX-HUIT TABLEAUX DE HENRI LE SIDANER (Galeries Georges Petit, 8, rue de Size). — On demeure étonné, à chaque nouvelle rencontreavec ce peintre, de la subtilité de son impression et de son langage. Il voit avec une délicatesse prodi-gieuse et aux moments où, d’habitude, on ne voit plus très bien. Il note des rapports de tons d’une ténuité, d’une fragilité infinies et, parie ne sais quel prestige, il nous donne, en les transcrivant, la sensation du durable et du général. Quoi qu’on en ait dit, ce n’est pas son procédé qui le fait paraître mystérieux, ni même le choix de ses motifs, après tout très ordinaires I quoi de plus banal, de plus offert à tous qu’un pont,.qu’une place de village, qu’une table mise sur une terrasse, qu’une vieille maison, qu’un clair de lune? Mais cet artiste a de la vie des choses immobiles un si profond respect et un sens si juste, si divinateur, qu’il nous la res-titue une fois l’oeuvre faite, et nous l’y retrouvons,