L’ART ET LES ARTISTES I SERINGE DENTELLES d’Ombrie, les filets de Sardaigne, les travaux poly-chromes de la Calabre et de la Sicile. Tous ces objets ont été présentés avec un goût qui fait honneur aux organisatrices de l’exposition. Et nous nous sommes réjoui, de voir clans leur en-semble tant de travaux qui sont l’oeuvre d’ar-tisans modestes et qui resteraient ignorés sans cette initiative. Quand nous les voyons aux salons annuels, à la Société des Artistes français ou à la So-ciété Nationale, nous ne manquons pas de les comparer aux pein-tures ou aux sculptures parfois très brillante, qui les avoisinent, et certains d’entre nous ne peuvent s’empêcher de s’écrier, dédaigneu-sement Des cuir, repoussés, de la pyro-gravure, de la den-telle ». Ici, ou il n’y a pas de voisinage dan-gereux, où les travaux d’art féminins sont ensemble, et toutseuls, nous avons presque pour eux de la sympathie, et nous voulons penser que beaucoup d’entre eux ont au moins la valeur d’une pensée, d’un rêve éclos tandis que l’ouvrière était penchée sur eux, et nous nous rappe-lons volontiers la jolie légende qui explique dit-on, l’origine de la dentelle aux fuseaux : lin jeune pêcheur de l’Adriatique était fiancé a à la plus belle fille d’une des îles de la lagune. Aussi labo-rieuse que belle, la jeune fille lui fit un filet neuf qu’il emporta sur sa barque. La pre-mière fois qu’il s’en servit, il ramena du fond de la mer une superbe algue pétrifiée qu’il s’empressa d’of-frir à sa fiancée. Mais voici que la guerre éclate et oblige tous les matelots à partir sur la flotte vé-nitienne vers les rives d’Orient » La pauvre jeune fille pleure le départ M »‘ ORY ROBIN — PARAVENT 82