nombreux tableaux, dont les cé-lèbres Hérodiades de Florence et de Vienne, le Mariage de sainte Cathe-rine (musée Poldi, à Milan), les œuvres du Louvre, de Pétersbourg, de Madrid, disent la profondeur, le charme pensif, la noblesse de ce mystérieux esprit, isolé dans l’art milanais par sa rêveuse mysticité et la pure ingénuité de son âme. A Turin, Macrin° d’Alba et Gan-dolfino (vers 149o), à Verceil, De-fendente de Ferrari et Giovenone précédèrent le tendre Gaudenzio Ferrari (1471-1546).A Gènes, Fran-cesco Sacchi, de Pavie, et Lodovico Brea, de Nice, présagèrent les pein-tres du x’ siècle, Cambasio, Strozzi, Paggi et Biscaino. Nous joindrons à ce bref résumé des écoles septentrionales le petit groupe napolitain, trop peu important pour mériter un chapitre spécial. Après une longue obscurité, après quel-ques influences de Giotto et l’im-portation d’oeuvres flamandes dues aux rois angevins, un grand techni-cien, plutôt qu’un grand artiste, apparut Antonello, de Messine (1446-1493), avant étudié en Flan-dre, revint en possession de la tech-nique de l’huile telle qu’on la pra-tiquait chez les élèves de Van Eyck, alla à Venise et détermina par son exemple l’évolution des Bellini. Réaliste sans imagination, encore que son Crucifiement du musée d’Anvers révèle un beau paysagiste décoratif, Antonello a laissé quel-ques tètes (Jeune Homme à Berlin, Vieillard à la collection ‘l’rivulzi, de Milan, Condottiere au Louvre), qui sont des merveilles de science rigou-reuse et d’analyse anatomique. A peu près en même temps qu’Antonello, dont on sait peu de chose, vécurent à Naples Lo Zingaro et Simone Papa. Peut-être ont-ils travaillé aux fresques de la Légende de saint Benoît, au cloître San Severino, avec les frères Donzelli, Florentins qui s’établirent à Naples. Puis ce fut le silence absolu jusqu’au xvir siècle. line énumération aussi sèche, aussi rapide, et par conséquent aussi aride, ne saurait donner l’idée complète d’une pareille floraison d’art. Le pays s’est couvert d’églises et de cloîtres dont les cha-LA PEINTURE rrAuENNI: 11,1. Chn,benà■ de Pa,. BORGOGNOM: — SAINT AMBROISE 79 pitres riches veulent tous avoir des fresques et des tableaux. Les princes et les seigneurs ne sont pas moins ardents : tout tyran est un protecteur, cousine toute république. Mais ce goût possède même les classes secondaires, et partout on désire des peintres pour la moindre façade ou la chapelle la plus minime. Dans cette atmosphère, les peintres, encouragés, fêtés, s’excitent à produire et rivalisent. Ils répondent en foule à l’attente des principautés et des démocraties. Leur production est immense;