L’ART ET LES ARTISTES lui. Ce dernier est presque un Vénitien. Vérone eut aussi son école. Outre ces deux grands hommes, Pisanello et Véronèse, qui suffisent à sa gloire, Vérone compta un certain nombre de bons artistes, aussi ingénieux miniaturistes que fresquistes et tous imbus du sentiment de la couleur. Après les élèves de Pisanello, la nou-velle génération fut surtout influencée par Mantegna. Li-berale (145 r -1536) exécuta à Sienne des livres de chœur admirables, puis peignit nom-bre de fresques à Vérone même (tableaux à l’huile, Ado-ration des Mages, à Vérone, Saint Sébastien, au Brera). Francesco Bonsignori (1455-1519), évolua de la rudesse de Mantegna à la tendresse de Francia, avec une personnalité curieuse (Vierge à Vérone, Saints Louis et Bernardin, au Brera, Vierge en gloire, à San Nazzaro e Celso, Vérone p. Giolfino, et surtout Falco-netto(1458-1534)sont encore à citer, avec Domenico Mo-rone (442-1508), auteur de fresques au cloître San Bernar-dino, avec son fils, Francesco Morone (147.1-1529), auteur de fresques à Santa Maria in Organo, avec Girolamo Mo-ceto, Girolamo dei Libri (1474-1556), et enfin Gio-vanni Francesco Caroto (1470-1547) qui concilia avec talent les styles milanais, vénitiens, padouans et romains (fresques à San Girolamo et à San Eufentia, Madone à la galerie Maldina, Sainte Ursule à San Giorgio). Brescia eut Vincenzo Foppa, mort en 1462, élève de Squarcione, oscillant entre Milan et Venise (Martyre de saint Sébastien, au Brera). Ses élèves Civerchio et Ferramola furent moins inté-ressants. Crémone se ressentit à la fois de Pérugin et de Mantegna : elle eut Bonifazio Bembo, mort en 1478, qui travailla pour François Sforza, les frères Taconi, Antonio della Corna, Boccaccio Boccaccino (1460-15r8), délicat et somptueux fresquiste (Vie de la Vierge, cathédrale de Crémone, Mariage de sainte Catherine, Académie de Venise), et enfin son fils Camillo, Melono et Gian-Francesco Bembo. A Milan, Foppa de Brescia fonda l’école mila-naise, et y eut pour élèves Bernardino Buttinone, mort en 1510, et Bernadino Zenale (1436-1526), qui travaillèrent ensemble (châsse de l’église de Trivi-glio, Triptyque, par Buttinone seul, au Brera, Vierge ordo,* par Ludovic le More a Béatrice d’Este, au Brera). Zenale con-nut Léonard, lorsque celui-ci vint s’installer à Milan, à la cour de Ludovic, et se laissa influencer par lui. Bramante, d’Urbin, l’illustre architecte, qui était aussi un grand pein-tre, élève de Carnevale, influa aussi sur le groupe milanais, avant Léonard, au cours d’un séjour de vingt années, et il fit un élève, Suardi dit Bra-mantino, qui, élève de Foppa, puis séduit par Bra-mante, et enfin par Léonard, mêla leurs influences (Décora-tions de la Casa Castiglione, tableaux au Brera et à l’Am-brosienne). Mais des artistes locaux résistèrent à l’influence de Léonard, comme à celle de Bramante, et le plus personnel fut Borgognone, élève de Foppa (1440-153o), archi-tecte de la Chartreuse de Pavie, qu’il décora aussi de fresques, peintre du beau Cou-ronnement de la Vierge, à San Simpliciano de Milan. A l’écart, bien que, dans cette école lombarde, il faut enfin placer un artiste dont la vie nous est très mal connue et qui fut un des plus admirables peintres de la haute Italie. Bernardino Luini naquit peut-être au bord du lac Majeur, entre 1470 et 1480, pour mourir vers 1547, et on peut le supposer élève de Fon’a ou disciple de Borgognone. Quoi qu’il en soit, ce fut un expressif intense subjugué par l’âme lom-barde, comme Léonard, auquel il ressemble et s’égale parfois, bien que sans l’imiter (fresques à Saint-Georges au Palais, à Milan, à Sainte-Marie de la Paix, à l’église de Saronno, celles-ci à deux reprises, 1525 et 1545, à l’église Saint-Maurice, de Milan, à Sainte-Marie-des-Anges, de Lugano). C’est à Saronno, à Lugano et à Saint-Maurice (ou Monastère Majeur de Milan), qu’on aura la plus haute idée de son génie de fresquiste; mais de FIGURE ALL ATTRIBUEE A C Ferrare : Palais de Sehlfancia. EGORIQUE OSIMO TURA 78