L’ART ET LES ARTISTES refait pour la Rome papale cc que jadis, royaume étrusque, elle avait fait pour le grossier Latium en lui donnant une langue, un art et une civilisation. Dépossédée par lui, comme Athènes, elle resta l’inspiratrice victorieuse et respectée d’un des plus beaux mouvements que l’humanité ait jamais eus. L’ÉCOLE TOSCANO—OMBRIENNE JUSQU’A SIGNORELLI Sienne, nous l’avons vu, avait eu l’honneur de devancer Florence en donnant le jour à Duccio, Paillé de Cimabue, à Guido, à Ugolino, au tendre Simone di Martino, rival et ami de Giotto, aux frères Pietro et Ambrogio Lorenzetti, à Taddeo di Bartolo Mais la peste de 1348, les bouleverse-ments politiques et, plus encore peut-être, le con-servatisme propre à cette cité isolée de la Toscane méme par ses montagnes, firent que cette première période siennoise s’arrêta brusquement. Prépondérante en toute l’Ombrie, Sienne n’ac-cepta pas le mouvement réaliste de Florence et s’en tint à ses premiers caractères d’élégance subtile et un peu molle. Durant presque tout le xv’ siècle, Sienne elle-même ne produisit presque rien en peinture. Sassetta (1392-1450), Domenico di Bartolo (140°-1 111), Benvenuto de Giovanni Flore», Let Oins. A. BRONZINO ÉLÉONORE DE TOLEDE ET SON FILS FERDINAND e’ 6S T • ; Ill III: rl Phot. Cathédrale de àlent• PIETRO DI SANO — SAINT BERNARD PRECHANT SUR LA PLACE 0E LA COMMUNE et son fils Girolano de Benvenuto (1470-1524), Neroccio di Bartolomeo (1447-150o), ne comptent guère : seuls sont vraiment intéressants Sano di Pietro (1405-1480, mystique attardé et délicat, et surtout Matteo di Giovanni (t 43 5-149 5), influencé par les gravures allemandes et le réa-lisme florentin, dont Bernardino Fungai (i 460- 1516) fut le dernier disciple. Mais l’esprit toscan eut peu à peu raison dut conservatisme obstiné et stérile de Sienne, et l’école d’Ombrie se forma en toute indépendance. Gentile, né à Fabriano, près des Marches, avait, le premier, tout en travaillant dans toute l’Italie, importé en Ombrie l’esprit florentin. Il Mourait à peine, en 155o, qu’un grand artiste, Piero della Francesca (1423-1492) ouvrait a son IODE, et bien plus résolument, son esprit aux idées de la génération nouvelle. Emmené à Florence par Domenico Veneziano, qu’il y vit travailler avec Andrea del Castagno, à Sainte-Marie-Nous-elle, sans adopter les outrances de ce dernier, il se