L’ART ET LES ARTISTES VAN OSTADE — sci:xE DE cA EAEET cité de quelques tableaux : certains Rembrandt, un, deux et peut-être trois ne sont manifestement pas de lui ; mais c’est là l’exception, et l’ensemble de nos collections, à ce point de vue, est presque irréprochable. Je crois que les collections particu-lières nous réservent encore bien des surprises; il y a en France, en Hollande même, et en Angle-terre, des richesses que nous ne soupçonnons même pas. C’est l’intérêt d’une exposition comme celle-ci de les révéler au grand public. Des comparaisons pourront de la sorte s’établir; on verra le rayonnement qu’a dégagé l’oeuvre de certains peintres, comment, si les uns ont été plus grands que nous le supposions jusqu’ici, les autres ne méritent pas tout à fait leur succès, qu’il suffit d’une oeuvre jusque là ignorée, pour faire éclater la gloire d’un artisan qui au moins une fois dans sa vie a trouvé la formule de son rêve, enfin par la comparaison des manières, des techniques, rec-tifier des attributions, différencier nos admirations et les nuancer en quelque manière en rendant à chacun l’hommage qui lui est dé et en ne mettant pas forcément sous chaque cadre une étiquette trop illustre. Mais ce sont là des raisons propres à émouvoir les collectionneurs et les archéologues. Une telle fia Sperlin;. exposition a un intérêt plus général. Au point de vue de l’art, elle a une signification actuelle. .A tous les peintres qui estiment qu’il n’est pas néces-saire d’apprendre son métier, que les perfections d’atelier sont indignes d’un artiste, et qu’il suffit de jeter un pot de couleur à la figure du spectateur pour l’éblouir, les maitres hollandais rassemblés pour deux mois dans les salles du Jeu de Paume, aux Tuileries, semblent dire Nous tous, avons été apprentis comme de simples arti-sans; nous sommes entrés dans l’atelier d’un peintre comme un ouvrier dans une corporation ; nous avons broyé les couleurs, balayé l’atelier, puis le maitre nous a confié l’exécution des acces-soires, des draperies, des costumes; il nous a placés devant une ronde bosse avant de nous installer au pied de l’estrade ail posait une bohémienne ou un ivrogne de cabaret ; lentement, patiemment, nous avons essoré toutes les rebuffades, trop heureux de saisir au sol, entre deux jurons, un conseil qui résumait toute une expérience d’artiste, et peu à peu nous avons acquis le droit de signer nos tableaux et d’être nous-mêmes ». Ils disent aussi, les vieux maîtres hollandais, au jeune peintre de France venu pour les interroger, s Quel que soit notre prestige, ne sois pas Hollandais, ni Anglais,