L’ART ET LES ARTISTES grosses acquisitions qu’il projetait; et c’est ainsi que les chefs-d’oeuvre de l’Ecole hollandaise en-trèrent dans les collections parisiennes. Le conne de Beaudoin possédait de très beaux Rembrandt, plusieurs Van de Velde. Le cabinet tic M. de Blondel de Gagny contenait des Rembrandt, des Gerard Dow, des Berghem, d’autres maîtres de l’Ecole hol-landaise, dont on trouvera la liste complète dans le « Dictionnaire pittoresque et historique », de Hébert (1766, tome t », p. 36 et 81). On en voyait aussi chez M. le chevalier de Clère, le duc divers, pour bien montrer que le goût des œuvres d’art hollandaises s’était répandu dans des milieux très différents et que ce n’était pas là un phéno-mène exceptionnel. D’autre part, si l’on considère les dates auxquelles ces cabinets ont été formés, on remarquera que la plupart ne remontent pas au delà du milieu du xviir siècle. C’est à partir de la dernière partie du règne de Louis XV qu’on a vraiment recherché avec passion les tableaux de l’Ecole néerlandaise. Par contre-coup, les collections royales acquirent, PIETER DE HOCH de Cossé, gouverneur de Paris; M. Dargenville, chez M. de Gaignat, secrétaire du Roi, M. Harend de Presle, M. de la Live de Jully, introducteur des ambassadeurs, M. le chevalier Lambert, l’abbé Leblanc, M. Lempereur, ancien échevin, M. de Montrillon, M. de Nanteuil, fermier général, M. Peters, peintre en miniature du roi de Dane-mark; M. Roulis, qui possédait, entre autres, une Bethsabée, de Rembrandt; chez M. le duc de Praslin, M. de Sainte-Foix, M. Servat, le comte de Stro-gonoff, M. du Tartre, M. Crozat de Thiers, le duc de Valentinois, le comte de Watteville, le graveur Ville. C’est à dessein que j’ai cité des noms aussi Coll. F. Ifkinberger. — SCèNE D’IXTÉRIEUR 56 elles aussi, des tableaux de cette Ecole. Quand on consulte le catalogue du Louvre, je parle du cata-logue de Villot, et les dossiers des archives du Musée, on en trouve la preuve en même temps qu’on relève les prix. Beaucoup de ces tableaux ont même passé des collections que je viens d’énumé-rer plus haut dans le cabinet du Roi. Ainsi, le Paysage a Animaux, de Berghem, qui avait passé à à la vente La Live de v à la vente Randon de bisses et à la vente Leboeuf, en 1782, où il avait. atteint le prix de 18.0o0 livres, fut acheté 14.000 livres par Louis XVI, à Le Brun, en 1782. Le Déport pour la Promenade, de Cuyp, fut payé