L’ART liT LES ARTISTES HOBBEM fesser le public parisien; ils tirent la navette entre Paris, Brucelles et les villes néerlandaises, et l’on peut dire que c’est surtout sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI que fut drainé le com-merce de la curiosité hollandaise. Il est facile d’en citer quelques preuves précises. Les catalogues de vente du xvnin; siècle et le livre journal de l’anti-quaire Lazar Duvaux, qui fut le grand fournisseur du roi et de la cour, contiennent là-dessus beau-coup de détails circonstanciés. C’est ainsi que, à la la vente du duc de Caillard, gouverneur de la Franche-Comté, en T756, 011 relève des dessins de Hollande <■ qui ont dépassé leurs pris d'acquisi-tion ». François-Louis Colins, de Bruxelles, peintre et marchand de tableaux, installé quai de la Mégis-serie, a la confiance du Roi, du marquis de Voyer et de Gaignat, parcourt la Belgique et la Hollande, restaure les tableaux qui s'y trouvent et même les restaure si bien qu'il passe pour en faire de faux. M^. Gersaint, devenue veuve t,1 1750, vend son fonds, ,‹ parce que plusieurs per-sonnes ont fait des voyages en Hollande et rap-porté nombre de pièces curieuses ». Mais le plus expert de tous et le plus renommé dans ces sortes de transactions, Mt certainement ce fameux Helle qui servit, en qualité d'ingénieur, au siège de Philisbourg et qui, avant dû, faute de ressources 54 Cal. Da., PAYSAGE pécuniaires, abandonner le métier des armes, revint à Paris, se fit marchand de curiosités, collectionna, voyagea en Hollande, fut le conseiller de Gersaint, s'honora de l'amitié de Ville. Le plus intéressant de l'affaire, c'est qu'il avait l'habitude d'annoter tous les catalogues des ventes du temps, et c'est ainsi que l'on peut voir au cabinet des Estampes, annotés par lui, les catalogues Pierre Snyers, d'An-vers, Jacques de Witt (Amsterdam), de raide et complete collection des estampes de Rembrandt, qui fut vendue à La Have, en 1755; de Sybrandt Feitama (Amsterdam); durant Hoét (La Have), A la suite du catalogue. de Rembrandt (La Haye, 12 juin r75 5), que j'ai cité plus haut, Helle a écrit de sa main de curieuses observations sur le com-merce des objets d'art en Hollande : u Messieurs les Hollandais, qui ne négligent rien de ce qui peut contribuer à faire fleurir leur commerce, à les enri-chir, n'ont pas mis en oubli le cas exquis que l'on fait icv du Rembrandt. L'amour naturel qu'ils ont pour ce maître joint aux recherches empressées des amateurs les ,,nt aisément très déterminés à v mettre de grands prix, de sorte qu'il n'est plus guère possible d'en avoir de ches eux, à moins que d'accéder à la haute valeur où ils ont porté presque toutes les pièces de ce grand peintre. Il n'y a pat de par; OÙilSe fasse plus fréquemment de ventes qu'en Hol-