L’ART ET LES ARTISTES fio subie à notre époque par le livre d’art. L’illustration quen les éditeurs avaient d’abord introduite, timidement et comme à regret, dans leurs ouvrages, a pris peu a peu la place dominante, et c’est aujourd’hui le teste qui lui est subordonné, pour le plus grand plaisir de ceux qui aiment d’abord les œuvres d’art pour elles-métaux. Le teste, eu même temps, e pris une allure plus modeste et plus précise. Aux dissertations ambitieuses et aux vaines descriptions, nous préférons aujourd’hui les renseignements historiques strictement indispensables pour replacer l’oeuvre dans le milieu et les conditions où elle prit naissance. Le pressier volume, que précède une belle étude de M. Hefirty MARCEL, est consacré à ce maitre exquis qu’une renonssee tardive met affin co lumière, Théodore Chassé-riau. Ce noble artiste, sur qui la fatalité semble b’étre achar-née, dont les grandes décorations de la Cour des Comptes, de Saint-Merri, de Saint-Roch, de Saint-Philippe-du-Roule, ont cruellement souffert de la barbarie et de l’incurie des hommes, a laissé cependant des œuvres pleines de distinc-tion et d’une sensibilitê raffinée. Unissant dans une synthèse paradoxale les qualités d’Ingres a celles de Delacroix, ouvrant la voie à Puvis de Chavannes et Gustave Moreau, l’art de Chassériau est un des moments les plus importants dans l’histoire de la peinture moderne. Ois sait que l’artiste est mort à trente-sept ans. Sa brusque disparition en plein épanouissement génial — a justement écrit M. Hm, Masen. —est, avec celle de Géricault, la plus grande perte qu’ait faite l’art français au me siècle. Le professeur DAKE vient de publier dans la collection L’Art et le Beau une très substantielle étude sur le peintre hollandais Josef Israels. Il n’existait pas jusqu’alors de travail d’ensemble sur l’œuvre entier de cet artiste, qui est un des plus goûtés de nos cercles artistiques. L’ouvrage sera lu avec fruit, non seulement par les spé-cialistes, mais aussi par les amateurs d’art et les bibliophiles. L’Art de notre Temps : Courbet. Un album in-qc quart-grand-jésus, de 48 planches et notices précédées d’une étude par LÉONCE Béni conservateur au Musée du Luxembourg, professeur à l’école du Louvre. (Jean Gille-quis, éditeur, è fr. 5o.) Y a-t-il eu une carrière plus féconde en péripéties co-miques et tragiques que celle de Gustave Courber ? Tantôt refusé aux Salons et tantôt reçu en triomphateur, tantôt injurie et tantôt acclame, et, pour finir, é la suite de la fan-tastique histoire de la colonne Vendôme, emprisonné, exilé, ruiné, le grand peintre n’a provoqué que des sentiments excessifs. Voici enfin un livre qui n’est ni tes réquisitoire, ni un panégyrique et qui nous permet de juger a sa mesure un artiste dont l’influence et la renommée furent considérables, et dont les qualités n’ont été égalées que par les défauts. Cet ouvrage a d’autres mérites. Comme le précédent vo-lume (consacré à Chassériau) de la même série sur L’Art de notre Temps, c’est vraissest le modèle des livres d’art acces-sibles a tous. L’ingénieuse disposition du texte et des gra-vures, l’abondance et la qualité de l’illustration, le goût et le luxe de le présentation peuvent are signalés sans crainte de provoquer des déceptions. Portraits polonais (XVI,-XIX’ siècle), publiés par la Comtesse Rarymwsœ. ‘l’ente d’un comité de spécia-listes, sous la direction du Comte Gnose, MKCIELSKI. — 1, livraison. Le plan de l’oeuvre, détaillé dans la préface, embrasse L’histoire iconographique de la Pologne durant ces quatre dentiers siècles, les rapports de ce royaume avec l’étranger et les diverses influences extérieures exercées sur son art et sa destinée. — Doublée d’une monographie des portraits publiés, rédigée par des hommes dont la haute autorité fait loi en la matière, la publication ne peut manquer de présen-ter un intérét soutenu. X DIV ERS Les Origines et la Jeunesse de Lamartine (1790-1812), par Picdus, DE LACIII,ELLE. 3 fr. la. (Librairie Hachette, 79, boulevard Saint-Germain.) Le second volume des Chants Perdus (poésies), par Luc.. Roulers. Mer., de M’avec, 26, rue de Condé.) Musique ancienne (Style, interprétation, instru-ments, artistes), par VANDA LANDOWSKA. (Minus, de France, 26, rue de Condé.) Les Miroirs ternis, poèmes, par FERNAND CHAFI’I°, (Bernard Grasset, éditeur, 6., rue des Saints-Peres.) L’Orbe pâle, par VALENTINE se Sàœv-Poser. (Eugène Figuiere, 7, Ole Corneille.) L’Illimité (roman), par MANOEL GAIIISTO. (Editions du 0,11, r,, 33, avenue des Gobelins.) 544