L’ART DÉCORATIF I VUE DU CH ATEA U DE. TRIANON OU CÔTÉ DU PARTERRE (D’AÉRÉS UNE GRA, ITU. DE J. RIGAUD) resser de ces expositions, et l’on verra que, si au Salon des Artistes français, leurs envois sont assez nombreux, par contre, à la Société Nationale des Beaux-Arts, ils sont rares et clairsemés. Tandis qu’à l’étranger on multiplie ces rencontres des artistes et du public, et que l’architecture semble suivre docilement certaines campagnes de presse, analogues par exemple à celle que mène, en Suisse, le Heitnatschmv• et le ‘,Visser, und Leben, en France, il y a un dissentiment de plus en plus profond entre • l’idéal que réclament des ligues comme la Société pour la protection des paysages, le Comité des sites et 11101,111MelliS, et celui que semblent se proposer les architectes. Cela ne signifie en aucune manière que nos architectes manquent de goût, ou soient inférieurs à leurs confrères de l’étranger: la culture qu’ils ont recu la plupart est très complète et très variée. Il suffit pour nous en assurer, de regarder les relevés qu’ils présentent cette année. Ils ont certes étudié tout notre passé, celui du moyen âge, de la Renaissance, de Louis XIV et de Louis XV. Vous trouverez, dans l’un et l’autre Salon, des projets de restauration de vieux châteaux, d’an-ciennes églises, qui sont merveilleuses de science, de précision et de goût. Et comment ne pas nous réjouir de tout ce qui contribue, comme l’a dit éloquemment M. Maurice Barrès dans son discours à la Chambre, à a sauvegarder !a physionomie archi-tecturale, la figure physique et morale de la Terre de France ? Il m’est impossible de les énumérer tous: citons cependant les vitraux du choeur à la cathédrale d’Auch, relevés par M. J. Lacoste, et arrêtons-nous longuement devant l’essai que M. Robert Danis a tenté de nous restituer, le fameux Trianon de porcelaine. Les travaux dont M. Dujardin-Beaumetz a pris l’heureuse initiative à Trianon ont attiré l’attention sur ce palais et sur son histoire. Aussi est-il intéres-sant de signaler les recherches qui viennent d’être faites sur la première maison royale élevée à cet emplacement et dont M. de Nolhac, dans son His-toire du Cuitent, de Versailles, avait pour ainsi dire révélé l’existence. Il appartenait à lm de nos jeunes architectes d’avenir, qui obtint suie bourse de voyage au Salon de 191o, M. Robert Danis, d’en faire une restitution très scrupuleuse, fondée à la fois sur les documents conservés aux Archives et à la Biblio-thèque nationale, et sur une étude attentive des débris de cette construction qui sont conservés à la Bibliothèque et chez différents collectionneurs de Versailles, ainsi qu’au Musée céramique de Sèvres. Ouvrez la Description sommaire de Versailles ancienne el nouvelle, par M. Félibien des Avaux, historiographe des Bâtiments du Roi. Peut-être serez-vous étonné d’y trouver au chapitre de Trianon, au lieu d’un palais de marbre rose, une maison de porcelaine a aux ornements d’azur et d’or C’est qu’en vffet Mansard a bâti le palais actuel en 1687 à l’emplacement et en partie sur les fon-dations même d’une autre construction celle que Le Vau avait élevée en 167o au moment où les relations sur la Chine commençaient à intéresser la cour de France, où l’on s’émerveillait des récits des voyageurs sur la Tour de Porcelaine, où les 129 3