LA PEINTURE ITAI II. \l Véronèse. Il les avait si bien célébrés que des redites moins belles allaient être les seules oeuvres d’hommes qui n’étaient point préoccupés d’un nouvel idéal. Véronèse eut deux frères, Benedetto (1538-1598), Gabriele (t 568-1631) et un fils, Carletto (1572-1596). Ils travaillèrent au palais ducal. Titien eut un neveu, Marco Vecellio, un un frère, Francesco; Tintoret eut un fils, Domi-nico Robusti (1562-1637). En dehors de ces descen-dants directs, des élèves, des imitateurs surgirent : Jacopo da Ponte dit il Bassano (du nom de sa ville natale), vécut de 1510 à 1592 et fonda une famille d’artistes, dont son fils Leandro, mort en 1623 (Résurrection de La,,mre; à l’Académie; Jacob à Cha-man, salle de l’Anticollège). Giovanni Palma dit le Jeune (1544-162S), neveu de Palissa le Vieux, montra, comme les Bassan, l’influence du Tinto-ret dans ses très nombreuses décorations : il eut de son maitre cette foudroyante rapidité d’exécution, qui est un des traits du sombre génie du Crucifie-ment, mais il n’en eut ni l’âme, ni la merveilleuse invention. Alessandro Varotari, né à Padoue, et connu sous le nom de Le Padouan (1590-1550), dont plusieurs oeuvres sont à l’Académie, fut éga-lement un artiste facile. Plus intéressant et plus charmant fut Giovanni Contarini (1549-1605), dont la salle des Quatre-Portes, au palais ducal, garde une composition intéressante, Le doge Cri-mani présenté à la Vierge par saint Marc. Tous ces artistes se jouent de deux thèmes la piété, de plus en plus conventionnelle, et la louange de Venise. Ils ont du savoir-faire, de la grâce, un coloris gardant les traditions de richesse de l’école vénitienne, mais leur fécondité n’a plus de raisons, elle est de la faconde. L’heure de l’arrière-crépus-cule est venue, pour soute l’Italie d’ailleurs, car Florence s’est tue depuis longtemps, et Rome offre le triste spectacle de la déchéance totale après le grand éblouissement de Raphaël l’école bobo-nuise achève de donner le témoignage de ses redites copieuses, prétentieuses et insignifiantes. C’est l’époque où la peinture 9 de pratique à n’est plus qu’une entreprise de peinture, un verbiage du pinceau, où les académies se fondent, où l’imita-tion incompréhensive des grands morts étouffe les vivants, où, avec les inspirations des chefs-d’oeuvre, l’enseignement fabrique d’impuissants poncifs. Quelques professionnels sans intérêt nous conduisent, à Venise, du :wu. au xvim siècle Andrea Pozzo (1644-17109); Sebastiano Ricci (1650-1734); Giovanni Piazetta (1683-1758). Ils ont dans les musées leur petite place au titre his-torique : ils sont de ceux devant lesquels on passe sans examen, en proie à cette terrible fatigue que Na. i. du. Lait, ./.0. TIEPOLO DÉTAIL D’UNE DES PEINTURES DÉCORATIVES donne, à l’esprit du visiteur ébloui et surmené, la surabondance inouïe des peintures en Italie. Une femme, en plein xvIM siècle, retient et charme un instant : c’est la créatrice du pastel, Rosalba Car-riera (1671-1757), qui fera le portrait de Watteau mourant, et dont les pastels féminins, d’une enve-loppe déjà presque prudhonienne, sont vraiment les prototypes de ce que l’école française va faire avec le procédé qu’elle a apporté. Tout se mignar-dise et se dissout dans l’afféterie; mais, subite-