des °lisiers, Académie de Venise; Vocalisai de sains Jean el de saint Jacques, musée du Bel-védère; Assomption de la Vierge, à Murano; Vierge,’ National Gal-lery; tableaux à San Pietro di Castello). Cependant, il y a par-fois de la gracieuse mollesse d’un Sodoma chez Basaiti Venise, décidément, ne pou-vait produire un artiste véritablement austère. Bartolomeo Mon-tagna, Vicentin (t450-t 5 23 ), (Madone, à l’Académie; Piela et Madeleine, à Vicence), se ressentit également de Vivarini et des Al-lemands. Et le dernier artiste qui tint encore aux Primitifs par son sentiment ingénu fut Boccaccio Boccaccino, mort en 1518, dont l’Académie de Venise garde un beau tableau. Dès lors, c’en est fait de tout sentiment religieux et de toute recherche de symbolisme philosophique : une période s’ouvre, qui sera toute païenne et où l’art vénitien chan-tera la volupté, le luxe, les fastes et les triomphes de la sérénissime République. LA PhIN.ITRI. GIORGIONE — LE CONCERT GIORGIONE ET TITIEN Brusquement, les dernières velléités d’art chré-tien cèdent à un sensualisme magnifique les Vénitiens ne veulent plus entendre parler de leurs Primitifs, dont l’art leur semble froid, inanimé, sans relief. Raffinés, débauchés, sceptiques, fiers de leur beauté et de leur force, amoureux de la lumière et de la vie sensuelle, plus que jamais, ils se montrent étrangers à l’Italie. Le premier qui, avec une hardiesse superbe, affirme cette mentalité nouvelle, est Barbarelli, ne à Castelfranco, et connu sous le nom de Gior-gione (478-1511). Une vie de plaisir autant que de travail l’épuise il meurt à trente-deux ans, mais il produit assez pour prouver son génie de peintre. Disons-le à propos de Giorgione, au nom de tous ceux qui vont le suivre c’est devant lui qu’il nous faut donner au nom de e peintre » un sens que nous n’avons jamais pu attribuer encore aux œuvres des fresquistes. Avec Giorgione, commence la déification dur moyen pour le moyen, de l’art pour l’art, la joie de peindre considérée comme le but unique et suffisant, notions qui eussent paru sacrilèges et incompré-hensibles aux Ombriens et aux Toscans. La peinture, qui donna de si liantes émotions de pensée et qui fut une métaphysique imagée, devient un plaisir des yeux et une expression passionnelle. Nous avons peu d’oeuvres de Giorgione la cri-tique historique a dit lui retirer un certain nombre d’attributions pour les restituer à Palma, à Lotto, à Sebastiano del Piombo. Mais les quelques chefs-d’oeuvre authentiques suffisent le Concert chant-pare du Louvre, le Concert du palais Pitti, à Flo-rence, la Famille da Peintre du palais Giovanelli, l’Apollon el Daphné du séminaire de Venise, sont de merveilleuses symphonies chromatiques, où chatoie cette mordorure somptueuse que l’on retrouvera chez Titien, chez Rembrandt et chez Delacroix. Giorgione est un coloriste génial, un paysagiste Tune mystérieuse beauté, un sensuel ardent et frémissant. On ne peut rien imaginer de plus somptueux que l’ordonnance de la Famille du palais Giovanelli, oit, dans un paysage draina-tas