L’ART ET LES ARTISTES BART. MONTAGNA — LA VIERGE SOUTENANT Cima est un très beau maître, qui est loin d’être loué selon son mérite, et peut-être, de tous les Vénitiens de ce temps, le seul peintre religieux qui ait partagé la ferveur toscane. Il est aussi bar-moniste que Giovanni Bellini, mais se préoccupe moins de relier les contours des personnages à l’ambiance, son dessin est plus âpre, son sentiment LE CORPS DE SON FILS est d’un mystique sincère, grave et doux, moins enclin que Bellini à hu-maniser les personnages sacrés: un peu du rayon-nement d’âme de Masac-cio se retrouve en Cima. Picturalement, ce qui lui est propre, c’est, outre la perfection technique de sa peinture à l’huile, l’importance considérable qu’il donne au paysage. La lumière limpide du Frioul baigne ses sites, composés et variés avec un goût poétique surpre-nant : la justesse et la vigueur des valeurs sont, chez lui, poussées au plus grand degré de vérité et de hardiesse. Mais le sen-timent, vivifié par une fière et douce nature d’ar-tiste, est si grand chez Cima, qu’on est ému avant de penser à admirer ses dons de luministe et de technicien. Ses œuvres, exclusivement reli-gieuses, se trouvent en grand nombre à Venise et dans toutes les églises de la campagne vénitienne. Marco Basaiti fut un paysagiste presque aussi surprenant que Cima, mais il inclina davantage vers la inysticité de Vivarini et de Mantegna, dans le style de ses personnages pieux (Christ an Mora Phol. AiOmd. Florence Los Offices. PAUL VERONESE (PAR Lul-mâni) Pbol. Alinari. FI,,,, . Ogires. LE GIORGIONE (PAR 1,1-MblE) 102 Pbol. Alinnri. LE TITIEN (PAR Lui-si-su)