L’ART ET LES ARTISTES tnenque tut peu le sourire de la joie antique, l’artiste a trouvé son domaine propre dans l’expression de l’effort, de la lutte et de la souffrance moderne. Il y a rencontré, il y rencontrera encore, de nobles inspirations et de belles réus-sites d’art. On doit mentionner avec plaisir le beau succès obtenu Zurich, après Neuchiltel et Berne, par l’exposition des oeuvres du vieux maitre Albert Anker (18p -191o). Le peintre populaire, l’humoriste anecdotique, le conteur souriant des idyllescampagnardes bernoises nous étaient suffisammentconnus Ce que cette exposition posthume a re,elé, ele, peintre mut court, l’artiste très moderne, ému par la seule beauté des formes, des valeurs et des tocs, qu’il exprime dans lem vérité visuelle, sans aucun souci de su ccés ou de vente, par une quantité d’études, de pochades, de croquis demeurés jusqu’il ce jour inconnus. C’est un Anker bien supérieur à celui que nous connaissions, c’est le véri-table Anker qui nous appareil enfin, dans la plénitude de son originalité, gràce à l’intelligence artistique de ceux qui ont organisé d’une main pieuse cette exposition posthume. Echos des Arts Fouilles et Découvertes. On vient de faire à Chartres, une découverte turt curieuse en voulant recrépir une maison, juste en face du clocher neuf de la cathédrale, des maçons rencontrèrent des planches, sous lesquelles se trouvaient, assez bien conservées, de très curieuses sculptures ce sont six tympans en arc brisé, sur-montant des fenêtres séparées par des colonnettes. Trois ont des décorations purement végétales. Un quatrième contient deux petites tètes qui terminent des volutes ; un cinquième, deux héros ailées dressées l’une en face de l’autre, analogues à des sculptures de Reims et de Notre-Dame de Paris ; mais le sixième, le plus curieux, représente quatre per-sonnages: deux d’entre eux jouent aux dés ; les deux autres — un homme et une femme, semble-t-il,— luttent ensemble et ont déchiré leur chemise. D’après M. Jusselin, archiviste départemental, ce serait là l’enseigne d’un tripot. On sait, en effet, que le cloitre de Notre-Dante de Chartres, dans l’enceinte duquel cette maison se trouvait située, a été envahi à une certaine époque par des tripots ; on sait aussi que des mesures ont été prises au >am siècle pour les faire fermer, ainsi que pour défendre aux ribaudes de stationner sur les marches de l’église. Tout cela ouvre un jour curie. sur les à-côté de ces grands lieux de pèle-rinage. La maison semble très ancienne: ses sculptures ressemblent beaucoup à celles du tombeau de Jean de Salisbury, évêque de Chartres de 11;6 à 118o, découvert il y a quelques années, prés de Chartres, à Léves ; à certains détails, elles semblent m.o plus anciennes encore ; on peut donc croire cette maison de la seconde moitié du XIF siècle. Par son intérét documentaire, par sa belle situation, par sa beauté décorative, cette maison va etre une des plus remarquables curiosités de Chartres. Dons et Achats. Le chef-reliquaire de saint Martin, de Soudeilles, a été déposé dans une des vitrines de la galerie d’Apollon, au musée du Louvre. Il est évident que c’est bien l’original méme, identifié d’après les photographies prises en 189; (quand il fut classé) et en t9oo (quand il fut envoyé à l’Ex-position rétrospective), que M. Pierpont Morgan avait acquis, avec une bonne foi absolue, d’un antiquaire de Londres, et qu’il a généreusement remis à l’Etat français. Les petites bandes d’émaux translucides, qui étaient à peu prés les seuls éléments de beauté de l’oeuvre, apparaissent d’un inégal éclat. L’intérét archéologique de cette œuvre en fait un objet précieux pour les collections du Louvre, qui ne possédaient aucun cher-reliquaire d’orfèvrerie française du xvir siècle. G. Vouera.. Lem usée du Louvre vient de faire l’acquisition d’une des oeuvres les plus importantes de Poussin Apollon inspirent le Poète, oeuvre venant d’Angleterre, oh elle était toujours restée dans la collection Hope. M. Georges-Eugène Bertin, amateur d’art et collection-neur, qui est décédé, il y a quelques mois, â Tunis, a légué par son testament au Muée du Luxembourg diverses ouvres de Cottes, I lumphrey, Johnston, L. Simon, Walter Gay, etc., et à l’Etat, pour le musée des Arts décoratifs et le mitsée de l’Année, six grands panneaux de Hubert Robert; une grande décoration sous glace, en soierie, genre chinois, du xcu il siècle, un grand cartel Louis XVI de Deceen, et une très belle col-lection d’objets d’art et de médailles, ainsi que sa biblio-thèque. et Monuments. Dimanche matin, al mai, a ou lieu, dans le jardin du Luxembourg, sous la présidence de M. Léon Dierx, l’inau-guration du monument élevé à la mémoire du poète Ver-laine, par sousceiption publique de ses admirateurs et ends. Ce monument est l’ceuvre du statuaire Rodo de Nieder-hausern. .« Le el mai a eu lieu également à Bernwillier, dans la Haute-Alsace, village où est né le peintre Heurter l’inauguration du monument que, sur l’initiative de la Société des Arts de Mulhouse, lui ont élevé par souscription, ses compatriotes. Ce monument, qui est Pœuvre du statuaire Enderlin, Alsacien d’origine, consiste en une stèle de granit des Vosges surmontée du buste en bronze d’Henner, enve-loppé d’un nteau et coiffé du béret qu’il portait habituel-lement. Au-madcssous de lui, une ligure en bronze de jeune fille pensive symbolise l’inspiration. Il tient en mains sa palette et son pinceau et semble regarder au loin les forêts qui l’entourent. Bien que la cérémonie eut un caractère pres-que intime, diverses délégations composées de notabilités artistiques y avaient été envoyées de Paris. Revues étrangères. Sloryi Galy (années révolues). — Revue mensuelle d’art ancien, paraissant le t5/z8 de chaque mois. — 1911, cin-quième année. Le texte de Stotyé Gotly étant rédigé en russe, tous les titres sont muais de traductions en français. a Steoyd Goily publient eu 1911 une série d’articles sur les artistes étrangers ayant travaillé en Russie au XVIII’, siècle. 190