L’ART ET LES ARTISTES régence sont commémorés pendant une grande partie du mois de juin par de nveaux timbres spéciaux, lesquels ne seront valides que dansou le rayon de la plus spéciale 1.1131011 postale allemande-autrichienne. Il y aurait la matière àde bien singulières réflexions: les noffiSeaux timbres fitistiques ne veulent pas aller les provoquer à l’étranger. En ce qui nous concerne, ce que nous avons le droit des ignaler ici, c’est qu’aux goûts poétiques et musicaux du dernier roi, sau-ce:dent les préférences franchement artistiques de la nvelle dynastie et qu’elles réserveront certainement de beauxou jours l’art bavarois, particulièrement à la ville de Munich. Quant à l’exposition jubilaire, si nous notons les portraits de Josef brider, de Franc von Defregger, de Isenbach, de Kaulbach, de Chelmiaski, les médailles et plaquettes de Holmberg, Rumann, Adolf Hildebrand, nous ne faisons que rappeler ce que chacun connais. Il y aurait au contraire à explorer les recoins de cette grande salle et mettre en honneur certains petits tableaux, signés de noms oubliés. Ce pourrait etre une ressource pour le gros de l’été partout ailleurs qu’eut Allemagne ; mais du train dont sont allées les choses, il n’y a désormais plus ici de morte-saison pour le courriériste artistique. AUTRICHE=HONGRIE ordres de faits autrichiens très différents, m ais Dvd’une extrême importance, viennent de trouver leur épilogue à l’exposition de Rome. II y apparoir enfin aux yux du monde entier qui est Gustave Klimt et à quel point ileest superflus de l’appeler le plus grand artiste qu’ait produit non seulement la capitale impériale, mais la ûlonarchie toute entière. En lui trouvent leur adéquate et supréme expression, d’abord la forme artistique de la recherche scientifique moderne; puis la queste acharnée du nouveau style viennois; enfin la spéciale modalité d’alexandrinisme que peur pro-duire, au carrefour du Danube, la jonction de trois ou quatre races et religions et d’une dougaine de nationalités. Ce Gus-tave Klimt, précieux et maigre, pervers et ascétique, aristo-cratique et abstrait, qu’un de vos critiques les plus actifs qualifiait naguère de bouffi », est le seul aujourd’hui dont rreuvre soit, par quelques points, assimilable é celle du grand défunt Gustave Mahler. Leur amitié, la façon dont ils ont réagi l’un sur l’autre, sulfitaient du reste à légitimer l’asso-ciation de leurs deux noms. Aussi bien, tant a été grande l’influence d, Mahler sur l’art et la décoration du Vienne de son temps, serions-nous en droit de lui consacrer en entier cette chronique… Mais en Autriche comme en Allemagne, les phénomènes d’une vitalité artistique prodigieuse laissent à peine le temps de souffler, et menses Klimtne saurait aujourd’hui requérir tout l’espace qui m’est accordé. Le second événement capital, dont Rome voit l’épilogue, est l’affaire Mestrovitch. On se souvient de l’insistance avec laquelle je me suis efforcé d’attirer l’attention sur ce sta-tuaire dalmate, lors de l’exposition Zagreb (Agram), de sen Marke Kralierilrb sans destination. Maintenant la destination est trouvée. Une église votive, rouvre entiere de Mestrovitch, s’élèvera à Vidovdan sur le champ de bataille de Kossovo OÙ, en t8o, tomba la puissance serbe. Dés qu’on CUI vent de ce qui allait se passer, les cm gouvernemems, qui avaient boycoré le statuaire génial et l’exposition croate, voulurent l’annexer dans leur pavillon officiel de Rome. Il était trop tard. Fièrement, avec une déclaration superbe, Mestrovitch venait de se donner à la Serbie, lui et tout sors œuvre. L’église de Vidovdan est exposée à Rome dans la concession serbe. Or voici quelques passages du manifeste de Mestrovitch s su Serbe et Croate, c’est deux noms pour une seuleet meme nation. Mais c’est sous le nom de Serbe que celle-ci a gardé son indépendance et sa liberté natio-nales. C’est pourquoi ce nom m’est plus sympathique. Mon pays natal, la Dalmatie, a gardé tomes les particularités nationales serbes. Toutefois, si l’on m’appelle Croate, cela m’est encore agréable, car l’homme qui affirme cela affirme WILLIAM RITTER. du méme coup notre unité. Je serai heureux quand nous serons arrivés tous le comprendre. Nous du moins, artistes serbes et croates, nous prouvons cette unité nationale dans le pavillon duroyaume de Serbie et nous serons désormais les fils solidaires la mente nation. ss On conçoit l’effet produit à Vienne et à Budapest par un pare il langage, lorsque celui qui letient achevait, dans le domaine de la statuaire, cette glorieuse trinité de l’art austro-hongrois dont les deus Gustave, Mahler et Klimt, forment les deux autres souverai-netés. Vienne nt Budapest peuvent désormais chercher quel autre sculpteur remplacera le Maitre, qui a çonçu et réalisé l’église de Vidoydan, seul ensemble architectonique et plas-tique que la Monarchie eut pu opposer x Portes de l’Enfer d’un Rodin, aux monuments au travail d’un Charles van der Stappen ou d’un Constantin Meunier. On conçoit aussi ce que la chaleur d’un tel sentiment national saurait inspirar d’héroïque, le moment venu, à de telles gens, et à quels sommets, joint à l’élan et à l’enthousiasme créateur, il porte déjà leurs oeuvres. Il ne s’agit plus des lors de raffinements citadins, de divertissements de lem és, en un mot d’art en serre chaude. Et pourtant, pour exprimer de tels sentiments, c’est aux formules ou absences de formelle les plus délibé-rément, les plus outrancièrement modernes et individuelles, querecourent un Mahler, un Klimt, un Mestrovitch. Il est du reste consolant de noter leur immense influence dans tous les domaines. Ceux qui visitent la section autrichienne de l’exposn de Rome peuvent s’en rendre compte. Des individualitésitio de cet ordre sont portées, parune vitalité artistique dont je me suis plu à surprendre les origines, jusqu’en d’infimes villages de Moravie, et, d’autre paru, elles renvoient jusqu’au fond de ces campagnes le reflet, redevenu populaire, de leurs recherches et houvailles. L’ut semblable phénomène de circulation de la sève artistique ne peut s’observer qu’ers des pays on l’art populaire e sim multanénrent, xiste encore pleinement, tandis que, ultanéent, l’élite des capitales est arrivée à un complet épanouissement de culture moderne. Il est inutile de chercher rien d’analogue en Angleterre ou en France. A peine en Allemagne, dans certaines régions circonscrites. C’est pourquoi, écrivant pour Paris sur cet matiéres, OÙ court le risque d’étre si peu compris. Pendant ce temps, la 5ficiéeul des Artistes au, richieris Pète Vie pleine salle du Parlement, leciné uantieme anni-versaire de sa fondation. C’est le tronc vénérable d’oit sont partis tour à rouir la &cession et le HagenIngeiti; puis de la Seyssion la fameuse Kitustschau de Klimt. C’est cette société qui a construit le Kr-m.511,1ms. Elle y demeure installée. Tous les grands noms de Vienne et de l’étranger y ont 184