Le Mouvement Artistique à l’Étranger ALLEMAGNE T ‘ALIA:MAI. I pas un verre Fiait eepettilant 1.1 protestation, organisée par SI. Carl Vin neu contre l’envahissement du marché allemand par de la peinture française surfaite, j’entends tout ce dont les amateurs de Paris ou de Londres nu veulent plus, n’a été, en somme, qu’une tempère dans un verre d’eau. La leçon à en tirer… par les marchands, n’est pas nouvelle : „Tant va la cruche à l’eau… 8. L’incident, exagéré par vos journaux, se ré-duit ccci t quelques notoires artistes et leur porte-parole, qui for du reste, dans l’exercice de ses fonctions, le premier â proposer et â appuyer l’achat de vraiment belles oeuvres français sont émus de voir les sommes formidables qu’un public bénévole, emballé par une coalition mercantile, place depuis une dizaine d’années sur des œuvres, dont le plupart ne sont que des manifestations de cas morbides ou des paradoxes de rapins à l’usage des snobs. l’as trace de chauvinisme dans l’excellente brochure de M. Carl Innen. Il rappelle simplement qu’au prix fabuleux qu’atteignent en Allemagne tels détritus d’ateliers montmartroi; on pourrait se procurer de l’excellente peinture allemande. La Ires avisée revue Sii■Ideuische Monalshifle n’en a pas moins jugé bon d’organiser une contre-protestation. Elle est signée de noms tout aussi honorables, n eu infime quantité. Il y faut noter la présence de Klimt, le Viennois, triomphateur de la Section autrichien. à Rome. Et pourtant a-t-il assez enduré, et assez longtemps, le dédain et la haine de cc même public qui, entrainé par les seuls intéressés, des brasseurs d’affaires, ne marchande pas ;0 ou 4o mille marks à une bavochure du pauvre Van Gogh. Tout compte fait, l’incident est symptomatique et marque l’état de fatigue que l’impor-tatioU systématique desœuvres françaises ultra modernes devait forcément, à la longue, produire à l’étranger. A l’heure actuelle, il n’est déjà plus possible d’écrire l’histoire de l’im-pressionnisme sans faire on voyage en Allemagne. Il en serait de nhime pour celle de l’école de Barbimmt comme il en est dene métne pour le Kyi. siècle. Si les Cézanne, les Gauguin et les Van Coi,. sont de tels chefs-d’œuvre, pourquoi la France ne les garderait-elle pas it A Darmstadt s’est ouverte le 18 mai, sous le protectorat du grand-due de Bette, imposante exposition. La ferme et solide cohorte de l’art allemand allemand moderne y figure presque au complet. MM. Hans Thoma, von Kalckruittli, Eugéne Bracht, Ludwig V011 Hofmann, Hans von Volkmann, Wal-ther Georgi, Trubner, Dill, Plumer, Erler, Schmoll von Eisenwerth y représentent lés uns la tradition allemande, les autres le goût de la belle matière, quelques Ill15 les deux é la fois. Le groupe des peintres locaux, l’appoint de la colonie artistique de Darmstadt tons également importants. Des collections d’aquarelles anglaises ct écossaises, de dessins des humoristes munichois, des ensembles d’amures de MM. Franz Stassen, Heine Ruth, Emile Praetorius et WB-helm Thielniann en complètent la physionomie, rendue très xpeeiale par ce channe et cette élégance sobre de la présen-tation, qui deviennent de plus plus la marque des expo-sitions dans certaines villes où, dés qu’il s’agit d’art, chatdu souverain ou de la municipalité ti l’étudiant, sait délier les cordons de sa bourse. Si je pouvais dire ici ce que fait, du jour au lendemain, une ville comme Mannheim, tout soudain prise d’émulation artistique avec Darmstadt, Dresde, L.ipzig, Munich et Berlin, peut-étre se trouverait-il beau-coup d’incrédules parmi CUUK de vos lecteurs qui se croient les mieux renseignés sur les choses d’Allemagne. Au Glaspalasi de Munich, il faut signaler la rentrée sen-sationnelle de la Scholie, qui s’était abstenue d’y paraitre l’an passé, donnant ainsi un bel exemple de probité artistique et de désintéressement. L’aspect des dernières œuvres de Fritz Erler est de plus en plus outrageusement individuel dans les compositions décoratives, et tout simplement admirable, à la fois de santé, de profondeur et de jeunesse, dans les portraits. A ce milieu de carrière, ce grand artiste défient une incom-parable fraicheur du coloris, alors que tant d’autres n’at-tendent que ce moment pour la perdre. Et cela, il l’obtient sans nul détriment des qualités qui sont le privilège de la maturité. Il y a là une tète d’homme blond désagréable, aux caractères derace aussi explicites que possible, qui tout à la fois se détache de tons, parents des roses et des blonds, de la face, et se fond en eus par une clame d’accords pames, et que l’on pourrait pourtant opposer à ce qui s’est fait de plus significatif à Venise et. Espagne. D’autre part, une tète de fenune, traitée decorativement, sur des fonds de falaise, d’embruns ut d’agitation maritime bleue, avec ses duretés minérales, apparait une marqueterie d’échantillons de pierres rares. M. Leo Putz cherche à échapper à la servitude d’une touche miraculeuse, mainte.. que tant d’autres s’en emparent avec succès. M. Eichler demeure le seul paysagiste qu’on puisse appeler le poète des saisons bavaroises, à peu prés indépendamment du motif bavarois. Comment ar-rive-t-il à ce résultat Par la simple qualite de ses verts printaniers ou de son fauve automnal. Il n’y a pas que tels aspects qui soient spéciaux f un pays, nuis aussi tels accords, et qui sait en saisir quelques uns, de ce simple fait, évoque immédiatement une contrée. C’est un peu le corrélatif de la fameuse odeur des pays. Pour mieux marquer l’année jubilaire du Prince-Régent, le a:spahis: :1réservé sa salle d’honneur à une sorte d’ex-position rétrospective des portraits du quasi-souverain et des membres de sa l’an-tille, ainsi que des médailles st uvres d’art qui les concernent. L’occasion est bonne de faire plus ample connaissance avec la nouvelle branche royale, qu’on trous montre soudée directement à Lords I, Car il va sans dire que rien de ce qui, de prés ou de loin, pouvait réveiller de lugubres SOUVelli. n’a été admis. Et c’est sans doute pour les mêmes rMsons et pour bien marquer que l’on cé-lèbre Ii une fête de famille, que les vingt-cinq ans de la 1S;