LE MOIS ARTISTIQUE quelque chose de mystique dans leurs danses et de recueilli dans la gaieté de leurs mouvements. Elles ne sont pas païennes, dirai-je d’un mot, mais chré-tiennes. Si oublieuses, si voluptueuses soient-elles, elles me font songer à de très jeunes filles inno-centes. Leur pétulance, l’invite délicieuse de leur sourire, leur vénusté restent quand même celles d’êtres qui n’ont pas encore été touchés par la vie. Toutes ces nymphes décentes, comme les grâces du poète latin, sont pures, normales, attendris-saines. Elles sont les promesses de ce qu’elles seront demain : des mères douloureuses peut-être. Et l’in-conscience, la fragilité de leur bonheur fait trem-bler. De faire sentie tout cela dans ces figurines, M. Poulot est un artiste, un vrai et délicieux artiste. EXPOSITION MARTIN RAMOS (Galerie Devamber,.., 45, boulevard Malesherbes). — Plutôt que des tableaux proprements dits, les deux cents oeuvres exposées là sont en effet des impressions du clair-obscur, ainsi que l’annonce le catalogue. Une grande majorité de dessins. Mais même les pein-tures sont traitées comme au fusain, avec une sim-plification, parfois excessive, de tous les modelés en grands plans d’ombre et de clarté. Employé d’une façon trop absolue, le procédé méconnais souvent toutes les délicatesses données par les nuances, mais il est excellent pour des impressions fortes et accusées. Ainsi Pipa la Cigarretw, la Pape-raer,-a, le Prado de San Sebastian, A la Promenade de u La Alanteda n, le Portrait d’une dame de Séville. EXPOSERIONS DE Louis LEGRAND: SES PEINTURES, PASTELS ET DESSINS ORIGINAUX (Palais de la Mode, 15, rue de la Ville-Levéque); ses GRAVURES ORIGINALEs(Galeries Durand-Puel, 16, File Laffitte). — Ces deux expositions, qui se sont succédées à quelques mois d’intervalle, embrassent toute l’oeuvre de M. Louis Legrand. Elle est considérable, elle est de premier ordre. Elle représente une vie entière d’observation, et d’observation toujours dirigée dans le sens de la découverte du caractère. Il est naïf de vouloir l’apprécier en quelques lignes, alors qu’un volume y suffirait à peine. Je renvoie ceux qui voudraient bien comprendre l’évolution de M. Louis Legrand au beau livre critique que lui a consacre M. Canaille Mauclair. Ils y verront (ce que peu de gens avaient noté et qui est l’exactitude même) comment cet artiste est resté sain malgré le faisandage du inonde qu’il étudie, et peut-ètre même à cause de cela, et comment, du réalisme le plus direct, il s’est élevé, par les degrés de l’observation psychologique, jus-qu’à la poésie dans certaines de ses compositions. M. Louis Legrand est un des plus forts et des plus valables artistes d’aujourd’hui, une des plus intactes consciences. PREMIER SOLOS DE LA SOCIéTÉ DES DESSINA-TEURS HUMORISTES (Palais de la Mode, 15, rue de la — Un nouveau salon de prin-temps. On y retrouve tous ceux des humoristes, qui, après des démêlés célèbres, ont quitté le Palais de Glace. On y trouve, en outre, des oeuvres des caricaturistes alsaciens, Zislin et Hansi, condamnés par les autorités allemandes. Leur humour est charmant, sans doute, mais moins fin que celui des Français, de MM. Forain, Léandre, Abel-Truchet, Jean Veber, Luc Leguey, Henry Detouche, Gayac, Poulbot, Nain, Misti, Wevluc, Rip, Hermann-Paul, Markous, Willette, MOriss, Carlegle, (bels, Gir, Guiraud-Rivière, et du pauvre et regretté Delannoy. Une mention toute spéciale pour le panneau décoratif de M. Louis Morin, aux délicieuses demi-teintes et d’un si joli sentiment frivole et délicat. SALON DES HUNIORISTES (Palais de Glace). —Une rétrospective de Jacques Vély, humoriste léger et gentil, une autre d’Alfred Le Petit (c’est étonnant comme les charges politiques deviennent vite incompréhensibles, malgré l’ingéniosité qu’on leur devine). A part cela — c’est l’habituelle foule de dessins, de tableaux, d’aquarelles, de marrons sculptés, représentant une dépense folle de talent pour un idéal de fantaisie parfois absurde, souvent délicieuse. Citons les noms, toujours aimés du public, de Avelot, Bac, Joé Bridge, Brunelleschi, Cadel, Cappiello, Marcel Capy, Georges Delaw, Desconffis, Fabian°, Faivre, Ricardo Florès, Gott-lob, Gus-Bora, Albert Guillaume, Guydo, André Relié, Flemard, Jarach, Kuhn-Regnier, Georges Lepape, A.-M. Le Petit, Georges Lorin, Métivet, Mossa, Préjelan, Radiguet, Jean Ray, André Réalier-Dumas, Robida, Roubille, Torni-Esquius, Touraine, Villemot, Zamacoïs, etc. ŒUVRES DE MT. CLIFFORD-BARNEY (Galerie Devantbe:,-, 43, bonlezmrd Malesherbes). — J’ai trouvé Barney très en progrès depuis son exposition d’il v a deux ans. Son dessin s’est précisé et connue resserré autour des figures qu’il délimite et qu’il modèle. Et en même temps la ressemblance, déjà si juste, de ses portraits a pris quelque chose de moins matériel, de plus profond. Sans aban-donner certaines façons saisissantes qu’elle a de présenter les physionomies, elle pénètre plus avant dans leur caractère, elle les fait même connaître. Ses compositions symboliques ont également St