L’ART ET LES ARTISTES NILS KREOGER — Combat de Tor avec les Grains. Il y aurait beaucoup à dire sur l’exécution de cette œuvre; néanmoins, l’idée qui l’inspire est bien celle qui la rendait digne d’être placée au faite d’un tel édifice. Chaque jour, en descendant de leur classe, les élèves de ce col-lège pourront contempler la victoire de leur héros légendaire luttant avec les ténèbres. Les autres écoles sont peut-être plus vieilles, et par conséquent plus connues. Nous croyons néan-moins devoir reproduire quelques-unes des pein-tures que nous avons pu admirer en les visitant : voici le fameux Jeu de la Corde de Hallstrom, qui décore l’école primaire de Sainte-Marie. On remar-quera la sincérité et le réalisme qui animent cette peinture. Voici la Féte de la Saint-Jean, que Kreüger a donné à prix coûtant (6.500 francs) pour décorer la salle de chant de l’école Saint-Mathieu. Et voici une autre Fête de la Sains-Jean qui se passe celle-ci à la campagne, empreinte de douceur et de charme; elle est due à Georg Pauli, et est placée au lycée du Sud. D’école en école, on passe de merveille en mer-veille. Voici, dans le vestibule d’une école primaire à Vahlallawagen, deux panneaux décoratifs de Recéper r. Les Chevaux dans un Orage, Les Vaches an Palurage. Il y a dans ces deux toiles quelque chose de grandiose et d’immense (1) qui est bien propre à éveiller chez les enfants l’intérêt et l’amour pour leur patrie aux aspects naturels d’une richesse infinie. C’est bien là le « grave pays » qu’évoque (1) En contemplant ces vaches de léretiger sur cc plateau désolé, je m pouvais ttiempeclier de penser à l’une des plus belles ouvres de notre ami (ia,péri„Voenere au A;hnage, sur k pleteau Jr, Xlillevackes. Comme dans le tableau de Kreitger, tous les détails som reproduits av.,: tant de sincérité qu’on pourrait presque dire qtion y voit le mouvement du veut. CHEVAUX astis UN ORAGE Sehna Lagerloff, et quoiqu’il s’agisse d’Oland, la prière de Lagerloff à son Wermland chéri douce-ment, tendrement, vous monte aux lèvres : Que de fois je t’ai regardé sur la carte, mais de cette heure seulement je comprends ta figure Tu es un vieil ermite qui rêve, les jambes croisées et les mains sur les genoux; ton bonnet pointu descend sur tes yeux mi-clos; tu portes un man-teau de forêts bordé du ruban bleu des eaux et des collines; tu es si simple que l’étranger ne voit pas même combien tu es beau. Tu es pauvre contrite les saints hommes du désert, pauvre grave et doux. Immobile,tu laisses les ondes du Voenerm baigner tes pieds. A gauche, ton cœur bat dans tes Inini, et tes champs de minerai, et au nord, ta tête est pleine du mystère des grands bois.. Et nous, tes enfants, ô grave pays, nous ne demandons à la vie que des rires, des festins, des danses et des roses Bellessort.) Notre dernière visite fut pour le lycée du Nord. Dans cet immense bâtiment aux vestibules un peu sombres, une impression de sévérité vous pénètre tout d’abord jusqu’à ce que les regards se soient portés sur les trois fresques qui décorent à chaque étage le mur du fond. Celles-ci ont été placées par les soins de l’Art à l’école. Celle du haut repré-sente le fameux tableau de Bruno Liljefors Vols d’Oies sauvages, qui nous dorme un aspect d’autant plus fidèle du paysage du Skargard, que l’auteur a eu surtout pour professeur la nature suédoise. C’est un de ces artistes consciencieux qui vit loin du monde, retiré dans une petite campagne à 6o kilo-mètres de Stockholm. La composition du 2′ étage est due à Karl Larsson. Ce n’est peut-être pas une ,74