L’ART ET LES ARTISTES l’IO. Mina), Florence Les °fris. FRANLE:,C.0 SOLINIFNE — DIANE AU BAIN ET LES NYàlPFIES précisera de plus en plus devant [impartiale His-toire, aura été de décentrer l’art italien, de l’exiler de Florence, où Léonard as-ait réalisé la véri-table libération des esprits, à égale distance du mysticisme étroit et du paganisme effréné, pour le jeter tout entier dans cette sorte d’énorme conges-tion de la Rome papale, épicurienne, sceptique, luxurieuse, ivre d’orgueil et de cynisme, et soudain lâche devant la menace protestante et recourant subitement à l’hypocrisie dévote, à la cruauté, à l’obscurantisme. Dans ce choc de forces contraires, c’est la haute sagesse de Léonard qui a été brisée, c’est son secret qui a été perdu : et il prévoyait, et il est mort clans la sérénité du génie, mais aussi dans l’infinie tristesse du visionnaire averti et impuissant. Détournons-nous de cette Route, qui ne créa rien, subjugua tout, reçut la beauté et rendit la corruption ; oubliant l’Italie papale, ne regardons que l’Italie, la fière et pensive Florence d’où tout est venu, la tendre Ombrie, la belle isolée Venise. Pourquoi ces peintres ont-ils exercé un prestige mondial tel qu’encore aujourd’hui le respect uni-versel étreint Pante devant leurs oeuvres? Ce n’est pas uniquement parce qu’ils furent t plus forts » que nous. Même les imparfaits, les gauches, les balbutiants du suie siècle nous dépassent immen-sément. C’est qu’ils n’ont pas été que des peintres, c’est qu’ils ont été les seuls, puis les principaux animateurs d’idées, ne concevant la forme que comme le véhicule d’une idée générale. Ils n’ont, de par les circonstances, exprimé que l’idée chré-tienne, la métaphysique biblique et évangéliste; mais ils eussent exprimé de la même façon n’im-porte quel système de symboles. Nous voyons aujourd’hui des peintres, révoltés par la fausse idéologie académique, en venir à l’inconscience au point d’exclure toute idée de la peinture, et de rire dédaigneusement de l’expression t pein-ture d’âmes ». Ce matérialisme, aussi bas que la mentalité du pire maniériste de l’atelier de Car-rache était vaine, ce matérialisme d’ouvriers volontairement inintelligents, quel Giotto en rejettera l’illogique et fatale influence et, par un chef-d’œuvre foudroyant, replacera la peinture au rang de la poésie lyrique et de la symphonie, dans l’expression alun nouvel idéalisme ? C’est la ques-tion obsédante, pleine d’espoir et d’anxiété, qui s’impose à la conscience d’un critique d’art devant les fresques d’Assise, de Pise, d’Orvieto, de Flo-rence, de Venise ou de la Sixtine. CAMILLE MAUCLAIR. 16a