I IN I CRI I I II I PINI. .1. I.UCA GIORDANO — PLUTON ENLEVANT PROSERPINE (O….Ir.) les sincères, consultent le passé et se gardent du présent, le Greco, Rubens, Velazquez, Houdon ; et si Poussin et Claude Lorrain vivent à Route, l’un y remonte aux antiques et à Raphaël et l’autre n’y aime et n’y étudie que le paysage historique. Cette dernière école bolonaise a empoisonné toute notre peinture du xvir siècle, déjà salée par l’école de Fontainebleau, elle a déterminé l’illogique cen-tralisation de l’art officiel français à l’Académie de Rome, par la néfaste volonté de Louis XIV, et créé ainsi cet enseignement de l’Ecole des Beaux-Arts contre lequel l’art libre n’a cessé de lutter en France. Les peintres vivants et spirituels du xvm. siècle ont ignoré cette Rome déchue, comme Watteau, La. Tour ou Chardin, ou l’ont méprisée comme Boucher et Fragonard. Nos romantiques ont rejeté la partie doctrinaire des talents de David et d’Ingres, et nos impressionnistes et réalistes enfin, se reliant aux frondeurs hardis du xviir siècle, ont porté à son dernier degré d’intensité la lutte contre l’Ecole pseudo-classique. Ce n’est ni à Raphaël, ni à Michel-Ange, ni à leurs glorieux prédécesseurs que s’adresse cette révolte salubre; c’est à cette décadence romaine, àjcet esprit de pré-tendon, de rouerie, de froide facilité, de fausse dévo-tion, d’habile insincérité; Rome n’a eu d’art, après avoir soutiré toutes les forces intellectuelles de ,R l’Italie, que pour associer la déchéance de la pein-ture à ia déchéance de la foi, pendant que le génie pictural, inspiré par une merveilleuse et profonde vie intérieure, créait ailleurs de nouveaux géants, Rubens, Rembrandt, Velazquez. CONCLUSIONS C’est le mysticisme chrétien qui a fait la subli-mité de l’art italien c’est l’humanisme qui, après un triomphe audacieux, rapide, de l’esprit profane, a corrompu et ruiné l’art italien. Le christianisme a créé toute la beauté physique, en une ascension irrésistible et prodigieuse, le papisme a précipité la décadence. Il a doublement trahi l’art italien : une première fois, en le conviant à renier le langage spiritualiste des Quattrocentisti pour s’associer à cette scandaleuse apothéose du paganisme dont Léon X est aussi responsable qu’Alexandre VI; une seconde fois, en réagissant brusquement sous la menace de la juste et terrible colère de la Réforme, et en plaçant tout-à-coup les artistes, païens de la veille et cherchant dans la beauté formelle la conso-lation de la foi perdue, sous la férule du jésuitisme et de l’Inquisition. A ces deux revirements, l’art italiens ne pouvait pas résister. La fatalité de cette Renaissance trop vantée, dont le rôle néfaste se I59