1:.IIT H’ LES ARTISTES LE GLAI)I précurseur du rationalisme scientifique, encore moins la douleur et la rébellion du prophète irrité, de l’amer convoiteur d’impossible que fut Michel-Ange. Entre le sage et le visionnaire, Raphaél apparait dans sa grâce ombrienne grandie par le spiritualisme jusqu’à la recréation d’une beauté grecque. Son eurythmie de forme et d’invention est païenne autant que chrétienne. Il est, entre Léonard et Michel-Ange, un des termes d’une incomparable Trinité; moins ;pro-fond, moins élo-quent, mais plus di-sert et plus prenant, lui aussi sera imité et prétextera une dé-cadence dont il est in-nocent, en sa divine félicité de créateur éblouissant et rapide. LA VIEILLESSE DE MICHEL-ANGE La vie de Raphaêl s’était entièrement encadrée dans la lon-gue existence de Michel-Ange. Celui-ci était resté à Flo-rence depuis 1516; renonçant à la façade colossale de Salt Lo-renzo, il avait été chargé par le cardinal Julesde Médicis, plus I SI RORE tard Clément VII, de construire une bibliothèque et une sacristie destinée à recevoir les tombeaux des Médicis. Ces tombeaux eux-mêmes, commencés dès l’achèvement de la sacristie en 1524, l’occu-pèrent dix ans, et surtout ces dix ans de terribles souffrances morales achevèrent de torturer cette âme de profond pessimiste. Le catholique vit se propager la révolte luthérienne, causée par l’immo-ralité de cette Rome sceptique et huma-niste que Michel-Ange avait toujours détestée en secret. Le patriote vit le sac et l’incendie de cette Rome par les hordes de Bourbon, qui me-nait à l’assaut de la ville impie les Alle-mands chantant le choral de Luther. L’étranger, contenu fièrement par JulesII, avait souillé l’Italie, la puissance tempo-relle de la papauté ne se relèverait plus. C’est à contre-cœur que Michel-Ange travailla à glorifier ces Médicis qui avaient contribue, par leur dilettantisme, à éner-ver le patriotisme, à diminuer l’énergie et la foi italiennes. Dans leurs tombeaux c’est Abd LE GUI:RU IIN – C112C.É.’