l.A PEINTURE ITALIENNE sieurs autres églises furent décorées par Melozzo de fresques aujourd’hui disparues. L’oeuvre accomplie à Rome par Melozzo, et dont quelques fragments suffisent à nous faire admirer la magnifique maî-trise, ne décida cependant pas Sixte IV à lui confier la décoration de la Sixtine dont la con,- truction venait d’être achevée. En , ter, il passait un contrat avec Rosselli, Botti-celli, Ghirlan-dajo et Péru-gin, aidés de Piero di Co-simo et Pintu-ricchio, puis, en 1482, par Signorelli. En 1483, la chapelle, terminée, était con-sacrée: les Toscans et les Ombriens avaient réalisé sur ses murailles un vaste poème religieux en douze chants, l’Histoire de Moise opposée à l’His-toire du Christ. Nous avons mentionné précédemment la part prise à ce travail incomparable par ces divers artistes. L’art réaliste, l’art libéré, se servant de son thème sacré pour exprimer certes la foi, mais aussi et surtout la vie, les por-traits, la décoration, la beauté formelle, cet art lentement élaboré à Florence durant deux cents années, s’affirme d’em-blée à Rome par cette décora-tion merveilleuse. La cité papale, après un silence de plusieurs siècles, accepte d’en-thousiasme un art nouveau, importé, et elle ne sera pas longue à en accepter, à en provoquer même un autre qui rejettera tout mysticisme et toute orthodoxie pour glorifier le paganisme. Ce n’est donc pas seulement la beauté picturale, c’est la Plus. A »». • logique de la Sixtine qui en fait un des lieux les plus riches de suggestions intellectuelles qui existent au monde, la somme des acquisitions toscano-ombriennes durant les deux siècles post-giottesques. Dès lors l’exode des artistes de la péninsule vers Rome commence, et ne s’ar-rêtera plus. En t487, Filip-pi no Lippi, appelé par le cardinal Caratii, vient décorer la cha-pelle de la Mi-nerve. Pintu-ricchio ne quitte pas Rome après avoir travaillé a la Sixtine les autres artistes n’y reviendront plus, sauf Pérugin et Signorelli qui y se-ront très mal reçus en sa; niais lui y reste douze ans et y décore la chapelle d’Aractoli, Santa Maria del Popolo, des villas. Un rapide passage du sévère Mantegna ne le trouble point; le Padouan, appelé par Innocent VIII, lui cède vite la place, et ne peint qu’une petite chapelle. Alexandre VI s’attache Pinturicchio en r493, et lui donne à décorer ces ap-partements Borgia que Jules II, indigné d’y vivre, fermera dès 15°7 : lieux maudits comme la mémoire de l’homme monstrueux, ces appartements témoins de tant de débauches et de crimes ne se sont rou-verts qu’en 1898, par la vo-lonté de Léon XIII, pour révéler les décorations que Pinturicchio exécuta avec tant de fantaisie, de richesse et de charme, pour réjouir les yeux du pape raffiné et féroce, infi-niment intéressantes parce qu’elles unissent en une con-/Ivre.. Let °e.,. fusion extraordinaire l’art signification historique et idE0- PORTRAIT DE EAPHAEL (Pur LEI-MÉMO antique, l’humanisme, le papa-PIS. it RA PH EL (FIGURE A nom, : LA PHILOSOPHIE LLÉGORIQUE) 147