LE N101 ENT ARTISTI QI L’ETRANGER montre combien il était difficile de faire de cette masse une complexe mais sobre œuvre d’art. Cependant, l’Italie a repris une tradition très belle et très noble, pour arriver à quelque résultat satisfaisant. Elle a organisé un rs d’une importance réelle, invitant, depuis 1908, tous leconcous sculpteurs de la péninsule A la création d’une œuvre consacrée au Triomphe de la Patrie, par une statue de Rome en bronze et deux haut-reliefs en marbre en tout soixante-dix métres de sculpture évocatrice. Deux œuvres se disputent l’honneur de figurer, en marbre, sur le monument, pour l’éternité, ou tout au moins jusqu’à ce que de nouvelles générations fières de nouvelles puissances, s’avisent de changer la discutable eurythmie do l’énorme bàtisse, appelée n la mole Sacconiana ». Les deux œuvres sont dues à deux jeunes artistes, inconnus la veille, M. Angelo Zanelli et M. Arturo Datai. L’ouvre de M. Angelo Zanelli est d’une qualité d’émotion plus noble que celle de M. Arturo Dazzi. Mais ellA est trop littéraire, trop finement inspirée par la volonté de donner par un contrepoint savant d’attitudes et de mouve-ment, une vision foncièrement moderne, c’est-à-dire ner-veuse et pensive, très ts Rodin », et Ires « D. G. Rossetti if, de l’énergie italienne révolutionnaire. M. Dazzi est moins poète et plus sculpteur; il y a chez lui bien moins de rêve et de sentiment, en un mot bien moins de lyrisme, et plus d’action. L’ouvre de M. Zanelli, après avoir paré le monu-ment, a cédé la place à l’œuvre de M. Dazzi. Et certes, le spectacle du peuple romain, de paysans et d’artisans, attar-dés devant le monument à discuter ingénument et chaleu-reusement les qualités des deux œuvres, dont l’une avait déjà disparu, est, au point de vue du sentiment esthétique d’une nation, bien plus riche de souvenirs que de réalités pré-sentes, c’est un très beau et très ancien spectacle. L’exemple est à suivre. Et je songe à nouveau à la forte initiative de M. Dayot au sujet de la Tour du Travail de Rodin. Si l’on exposait au public aise grande maquette de la Tour. on pourrait avoir recours à une sorte de réferenduin populaire, qui serait sans doute plein d’enseignements. Un aimable correspondant m’avait reproché de ne pas avoir donne à I ‘événement du concours sculptural italien, l’importance qu’il méritait, en dehors de toute con-sidération purement artistique relative au fameux monu-ment. Voilà qui est fait. C,ne CO. 0 R I NÉCE. — ATI1E>ES. — Des fouilles entreprises au cons-ent de cet automne viennent de mettre au jour, en différents points de la Grèce, des séries merveilleuses de vases anciens. A Anavisso, d’abord, en Attique, tout près de Kamaritza, ou l’emplacement mème du dème d’Anaphlystos, le pro-fesseur M. Alex. Ph iladelpheus a découvert trente sépultures dont plus de la moitié recouvertes de tumuli et renfermant toutes des vases. On en a retire une centaine de la période du style géométrique, appelée ainsi, à cause de l’ornemen-tation linéaire qui, lors de l’invasion dorienne, vers la fin du au’ siècle avant 1.-C. remplaça en Grèce, dans l’art de la poterie, la décoration animale et végétale du style mycé-nien. Plusieurs de ces vases très grands,atteignant un mètre de hauteur, sortent des fabriques du Céramique et sont dans le style archaïque Dipylon qui, au vu siècle succéda dans l’Attique au style géométrique. A Mélana, ensuite, près de Léonidhi, en Cynurie, l’éphore des Antiquités, M. Rhomaios a exhumé de très jolis petits vases laconiens et corinthiens de l’époque asiatique, période de transition où pendant prés de deux siècles, du vir à la fin du ni, l’lonie impose à la poterie grecque l’ornementa-tion orientale, exubérante en couleurs, il est vrai, mai, d’une inspiration étrange, fantasque et désordonnée. Enfin, prés de Thespies, en Béotie, le Directeur du musée Epigraphique, M. Kéramopoulos a exhume d’un polyandrion ou cénotaphe commun, un superbe cratère de la période des vases à figures rouges qui marqua au v’ siècle, l’apogée de la céramique attique et à laquelle des maitres comme Doucis et Kahrilion ont finpérissablemens attaché leur nom. Ces vases vont, très prochainement, prendre place soit E N T au musée national d’Athènes, soit au musée Epigraphique de la même ville. Tous ceux que l’art de la céramique intere,,e savent que le musée d’Athènes possède la plus belle et la plus riche collection qui soit de vases anciens, exclusivement fabriqués en Grèce et notamment dans l’Attique. Toutes les époques, tous les styles y sont largement représentés, depuis la période Egéenne où un art grossier façonnait l’argile qu’on bariolait, parfois, de bandes de cou-leurs, sans figures et sans ornements, — tels que les vases primitifs de Troie et des lies de la mer Egée — datant de plus de trente siècles avant l’ère chrétienne, jusqu’à ces admirables coupes, vases et cratères du iv’ siècle avant 1.-C. ou renchérissant sur la période précédente des vases à figures rouges les artistes attiques varient la couleur des vèternents, méteils le vert au rose et le jaune au violet, et rehaussent d’or leurs peintures qui, grève à la pureté des lignes, à la finesse du trait, à la minutie des détails, au mouvement de l’ensemble sont, toutes, d’inappréciables chefs-d’œuvre. Et les séries de toutes ces périodes qui documentent bien mieux que des livres sur les usages et le costume, le rite et les cérémonies religieuses, les fêtes et les danses de la Grèce ancienne, sont réparties dans trois immenses salles déjà bondées où ne pourront que très difficilement prendre place les nouveaux envois. Cette collection unique dont Athènes se montre très légi-timement fière constitue avec la richissime collection Mycénienne, la série merveilleuse des marbres archaïques et celle superbe des stèles funéraires, une des quatre mer-veilles du musée National. SUISSE ADOI.PIIE Tu ri 5,0. UN groupe d’amateurs s’est constitué à Lausanne pour Ce ne serait pas une concurrence au superbe musée natio-fonder sous le nom de « Musée Romand » une nal de Zürich, mais ce pourrait Ore une merveille dans son association ayant pour but de collectionner toutes les genre, car l’un des fondateurs laisserait après lui A cette richesses artistiques nationales qu’elle pourra trouver et association, l’un des plus anciens et des mieux conservés acquérir, dans les cantons de langue française, soit romands, chàteaux romands, pour l’installation méthodique des 187