L’ART I.T LES ARTISTES ecclésiastique locale, coïncide avec la disparition pour nous douloureuse, pour tous bien mélancolique, d’un des meilleurs peintres suisses, le baron Edmond de Pure qui, lui aussi fixé u Venise, séria amourache d’autres aspects de l’incessante féerie des étés de la lagune. Ses scènes au jour le jour de la pécheur de la rêverie nonchalante, tramées cii bateaux, autour des villes immergé, et lins-arises comme des mirages, Chioggia, Pelestrina, Sotto-Marina ; ses portraits de gamins et gamines au hasard des rencontres, celles-ci délicatement frisées de le lumière tamisée d’une pergola di ;rgee de vigne autonmalet leurs frères bronzés et liers,campés avec cranerie à la proue des lourdes barques de pèche, tantôt en vigueur contre la tra-ditionnelle voile orange, tantôt modelés avec une infinie délicatesse dans l’argent lumineux du plein air moite et des horizons étouffants de sirocco; tout cela, ou se sent une sorte d’ivresse éprouvée au charme du modèle et du dolce far- ‘dente ,énitieris, avait acquis à Edmond de Pure une célébrité bien méritée, dont il dédaigna de profiter et que la haute aristocratie de son cœur lui empêcha de disputer à la concurrence, des que l’on lit, le moins du inonde, mine de la lui contester. A Mimich cependant, on s’est rappelé avec regret — et sans doute quelque remords aussi — le temps où tel de ses plus beaux portraits, la fillette au grarré chapeau de paille, incendiéd’or, qui faisait penser à une lieur de tournesol ct qu’il avait baptisée Mena. très singulière étude de difficulté transcendante dans le rose et le jaune, éclatait en coup d’escopette de lumière et de joie au fond des salles mornes, que n’avait pas encore traversées le souille du grand air venu de France et où Bœcklin lui-même. avec sa merveilleuse pratique des an-ciennes recettes a œopera ne lainai ligure encore que du plus dadgereux et du plus discutable des révolution. luises. Il y a tout à l’heure, vingt ans de cela… Aujourd’hui Bœcklin est un classique. Demain Pury sera un peintre .re et recherché. Autre temps et surtout autres mœurs! Qui s’élève trop tôt sera humilié et les roches tarpeiennes sont plus que jamais proches des Capitoles. Une exposition d’oeuvres de Hodler, la plus complète que T ES AUTRICHE suprêmes recompenses décernées à Rome par un jury international à Gustave Klimt et à Ivan Mestrovic sont une éclatante justification de ces six années de chro-nique autrichienne. Qu’on veuille bien nous pardonner de ne pas savoir résidés à la satisfaction de le constater. Le Ilageniiund de Vienne s’est arrangé avec la société Mani, de Prague pour une interversion d’exposition, le pavillon de la société viennoise a hospitalisé le peinture tchèque et Mimes a installé au fludolphirmun, la spacieuse salle sur le quai de la Vltava, les œuvres récentes du llagenbuied. Pendant ce temps l’affreuse médaille, frappée par le ministère des Finances en souvenir de la visite de l’Empereur aux provinces annexées de Bosnie et d’Ilerzé-govine, suscite les protestations des artistes aussi bien que des patriotes slaves. Il est certain que s’il était devenu im-possible de la demander à Mestrovic, il ne manquait ni à Vienne, ni à Prague, à Budapest ou Cracovie de médailleurs émérites capables de la réussir. Le 2 novembre est mort à Prague, âgé de trente-six ans, Milos Jiranek, peintre solide et consciencieux, doublé d’un écrivain qui aurait pu valoir encore mieux, s’il avait con-senti à faire passer le littérature ait premier plan doses préoccupations. Ni dans l’un, ni dans l’autre domaine, il l’on ait vue depuis une demi-douzaine d’années où, chaque hiver il on passait deux ou trois sous les yeux du bon public allemand commotionne, est en ce moment arrétée à Munich où, malheureusement pour elle, elle arrive une minute trop tard. Elle marque indéniablement en effet un tournant dans l’histoire du hodlérisme; celui où de toute Mid.cc il se démontre que la faveur du public commence à se détourner d’un maniérisme, auquel fait le plus grand tort la comparaison de quelques œuvres très belles et très sinceres du début, ce portrait do l’artiste par lui-même Once Dialogue infinie sur quoi nous étions jadis partis en guerre contre le philistin genevois avec l’es-pérance au cœur d’un art véritablement grand. Hélas ! cette fois-ci nous partions du pied gauche! Malgré los con-férences explicatives auxquelles on en est venu à recourir pour essayer de prolonger quelques jours les effets, lier si incroyablement rémunérateurs, d’un engouement qui ne bat plus que d’une aile, plus personne ne dissimule ce secret sentiment de réprobation qui, depuis longtemps déjà, som-meillait au fond de tant de cœurs. L’aventure du billet de banque suisse, contre lequel s’insurgent a l’unanimité mer. les paysans des vingt-deux cantons, ces « simples » dont il or rio devenu à la mode d’opposer Ici sain juge-ment â celui faussé et corrompu des érudits ou des lettres, a démontré d’une manière péremptoire le complet je ‘n’en i.fichisine artistique d’un égaré, abuse par le succés et abusant d’une situation acquise. Cette aventure vaudrait d’être contée par le menu; malheureusement l’ex-position munichoise des œuvres de Ilodler, ouverte chez Tannhauser, ne me ménage pas un prétexte suffisant pour empiéter ainsi sur les attributions de notre illustre confrère suisse. limont de Ilugo von Tschudi, survenue it Cannstadt, prés de Stuttgart est une perte immense pour la maison de Bavière et les Pinacothèques de Munich, dans lesquelles il avait introduit Pair en tnéme temps que la vie et ou cer-tains de ses arrangements furent révélateurs comme cer-taines de ses découvertes sensationnelles. Itis ror, =HONGRIE n’a donné toute sa mesure; mals il n’est pas mie étude de lui, pas une page qui ne témoignent d’un effort méritoire auquel il convient de rendre pleine justice, quelle qu’en ait été la tendance. Presque en mètre temps disparais un vieil artiste tchèque, depuis longtemps oublié,CenekAlelka, contemporain et par l’âge et par la manière de Fr. Zverina. Il flair né en 1836, avait voyagé en Transylvanie, où il a peint dos tziganes, des montreurs d’ours, des paysans, des foires. Il s’était établi ensuite à Dresde où dans les années 18m il avait joui d’une certaine notoriété. Vienne inaugure le monument par Sander Jaray de l’acteur génial Joseph Ksi., dans le rôle d’Ilarnlet, Miletin en Bohême celui de Karel Jaromir Erben, l’auteur de, ballades tchèques qui ont inspiré à Dvorak et Isibich de si beaux poèmes symphoniques. i.e groupe original de Saint-Ignace de Loyola de Brockhof, englouti par une inondation de la Vltava ne peut etre réinstalle sur le pont de Prague. On l’y remplace par une copie. Que fera,na des fragments originaux ? Espérons qu’ils seront recueillis par le musée de la Vieille ville de Prague où est entré dernièrement une bien curieuse représentation symbolique de la Sainte-Trinité, plaque de pierre sculptée qui ornait les murs d’urne maison démolie à la Senoraema ielice. Elle datait de ’84