RICHARD ie. LLIÉRES — TABLE F7E COMMI MON EN FER FORGE (1 I. L’ART’ BYtcoaATEF L’Art Chrétien  » Moderne 99 LA Soci,:tc: de Saint-Jean. qui nous I annonçait depuis si longtemps que nous avions fini par ne plus y croire. a organisé au mois de décembre, au Pavillon de Marsan• une exposition internatio-nale de l’art chrétien moderne. J’aime beaucoup cette formule •• l’art chrétien « , qui a le grand avantage d’être libéralement accueillante à toutes les confessions, et que le nom de M. Eugène Burnand. par exemple, protestant, soit placé dans le catalogue sous les auspices de Monseigneur Amette, archevêque de Paris, de Monseigneur Baudrillart, recteur de l’Institut catholique, et de Monseigneur Péchenard. évêque de Soissons. Le nom de ces prélats. dont l’intransigeance en matière de dogme est parfaitement connue, consa-cre ainsi des oeuvres dont quelques-unes traduisent peut-être avec beaucoup de hardiesse la pensée religieuse, et nous voilà parfaitement à l’aise pour admirer ou critiquer au seul point de vue de l’art des peintures. des sculptures ou des objets de piété qui nous semblaient parfois aussi inquiétants que le mysticisme soudain des grands convertis. On objectera qu’il fallait exclure les artistes protestants de cette exposition, puisque les Réformateurs furent essentiellement iconoclastes, et que des merveilles de l’art gothique furent détruites avec leur complicité ; qu’il n’y a pas entre le culte chrétien et les oeuvres exposées un rapport aussi étroit qu’entre la liturgie moyen-àgeuse et les moindres parties d’une cathédrale gothique ; qu’au-trefois, non maintenant, les artistes obéissaient méticuleusement aux commentaires que leur four-nissait le clergé ; que beaucoup d’entre eux. aujourd’hui. pensent plus à eux-mêmes qu’à Dieu. et qu’ils sont loin de la devise Non nobis. Domine. que M. Henry Cochin leur propose, et que Lacor-daire• jadis, proposait à ceux qu’il voulait réunir dans une même société d’artistes chrétiens. ,74