I ART ET LES ARTISTES L’ENTRÉE. ET LE vés-riBm.r, meurtrières et de ses tours. Petites boutiques au ras des maisons tassées et couronnées de galeries à poteaux de bois grossièrement équarris; szuils ornés d’une inscription go-thique; pierres portant la noblesse d’une date ; bornes propices aux charretiers gros buveurs de bière ; silence délicieux de ces vieilles rues où se sont retrouvées des âmes que le temps désunit hier et rapproche au-jourd’hui ! Sois bénie, û vieille cité. pour la poésie lointaine qui te diadème d’un lau-rier de légende et de beauté. Avant de pénétrer dans la maison du plus glorieux de tes fils. avant de retrouver son âme qui lègue au moindre objet une vie immor-telle. je te salue d’un hommage. ô Nürenberg, ville mal connue. refuge d’art. reliquaire trois fois saint des joies de l’enfance, des chefs-d’oeuvre des artisans et des vieux maitres, de l’histoire de tes princes qui dé-fendirent, glaive en mains. le vol lourd et les serres griffues de l’aigle bavarois. La porte de bois, lotit de de ses ferronneries a tourné sur les gonds. Et c’est l’entrée, avec au plafond une hydre de bronze, trois têtes horrifiantes qui figurent un lampadaire ori-ginal. Les murs à larges carreaux de plâtras et à cadres de bois, n’ont été ni restaurés, ni grattés. C’est bien. ainsi. On veille seulement à ce qu’ils ne se désagrègent pas. par mille précautions de température égale. Le rez-de-chaussée se compose à droite. de deux pièces aux plafonds hauts, aux portes très-basses et communiquant: c’est l’atelier de Dürer. Deux bahuts simples restent témoins du temps. Et les pièces de l’atelier sont petites. étroites. Aux murs crépis. jaunâtres sont accrochées quelques grandes esquisses dessinées et ina-chevées. Le jour tombe d’une baie en cintre formée de petits carreaux à verrières rondes et bombées. La lumière ainsi divisée se mul-tiplie par petite étendue à travers ces loupes qui ressemblent à un dallage transparent. Quand la table de travail était là, nulle place pour les gèneurs ou les bavards. Latelier était plein et nombreux comme un labora-toire. clos et tiède comme une chambre d’amour. Et l’artiste composait, plus qu’il ne regardait la vie. Il ramenait à lui en les do-tant de formes créées par son métier solide 170