L’ART ET LES ARTISTES NICOLAS Cl IARDIN lyonnais. Jean Pillement 1727-1808.. Lœur re de Boucher est considérable. Il a travaillé sur tous les modes et à tous les sujets religion. histoire et mythologie, bergerades, caprices orientaux. scènes chevaleresques, paysages en très grand nombre et mare sujets de modernités ; il a exécuté de grandes décorations et des dessus de portes, des urodèles de tapisseries, des décors d’opéras, et jusqu’à des panneaux de chaises ou de voitures, des paravents et des dessus de boites à bonbons. Sa verve était intarissable, élégante. aimable, facile, aisée, aux carnations Laiches, aux formes dodues et pote-lées, aux étoffes joliment chiffonnées et troussées. Le Louvre est riche en peintures de ce maitre. Le plus exquis morceau dét à sa brosse légère et alerte est l’exquis Bain de Di.e. On trouve de ses œuvres dans toutes les galeries d’Europe et mente dans presque tous nos musées de province; ses dessins, innombrables, sont répandus à foison dans toutes les collections publiques ou privées. Coll. lI. Ac Pol, KUS On juge si cette vogue dut sus-citer des imitateurs. Boucher laissa donc derrière lui une longue suite. plus particulièrement par-mi les charmants dessinateurs vifs, spirituels et souvent liber-tins, les Baudoin, les Lavreince. les Jeaurat. les Debucourt. les Eisen, etc. Parmi les peintres. avec La Joue. J.-B. I luet. il faut mettre en première ligne un des plus charmants artistes de cette époque Fragonard. Watteau. Boucher. Fragonard. c’est la trinité de la fantaisie, du caprice et du rève. Ce dernier est encore loin. certes, du premier. mais il a peut-etre plus de vraie gréce, plus de sensibilité que le second. Il a de la fougue. de l’élan. de la clalcur, un sens très expressif et comme rembra-nesque du clair-obscur et il sait contempler la nature avec des yeux émus. Les paysages qui entourent ses scènes libres et amoureuses ou ceux qu’il a tracés en Italie suffisent à le classer comme un des paysagistes les plus originaux de son temps. Honoré Fragonard était né à Grasse en 1732. Son père était gantier et vint s’établir à Paris. alors que le jeune homme avait dix-huit ans, pour y soutenir un procès qui le ruina. On le plaça comme saute-ruisseau chez un notaire, niais devant ses instances et ses goùts manifestes pour le dessin. ses parents consentirent à l’envoyer chez Bouclier. Celui-ci, le trouvant trop peu exercé. l’adressa à Chardin. Fragonard lit près de ce maitre de si rapides progrès que. six mois après. Boucher con-sentait à l’admettre dans son atelier. Il fut, en effet, son élève favori et même son collaborateur. Prix de Rome en 1752. il passa d’abord par l’école des Eleves protégés. puis se rendit en Italie où il se lia avec le paysagiste Hubert Robert et le graveur-amateur, abbé de Saint-Non. Ils entreprirent ensemble un voyage en Sicile (17591 au cours duquel Fragonard » exécuta de nombreux dessins, Le contact de son camarade I lubert Robert ne fut peut-etre pas sans influence sur lui, mais en Italie. comme ses devanciers, il ne fut guère touché que par les maitres décadents, Pietro de Cortone et surtout Tiepolo. Rentré en France. il fut agréé par ’54