LA PEINTURE FRANÇAISE Il persévéra néanmoins, lui aussi dans sa manière, avec je ne sais quoi de plus dégingandé, mais un talent appréciable. comme on peut s’en convaincre par la Fête Champêtre du Louvre. A citer encore après lui Bonaventure de Bar (170o-17291. On peut joindre à ces élèves certains imitateurs qui suivirent cette voie et gardèrent, toutefois. une petite originalité tel le dessinateur Portail.tel ce charmant petit maitre qui se dégage vers la tin de sa vie et a produit quelques toiles si instructives des moeurs de cc temps, Michel-Barthé-lemy 011ivier i712-1784) le peintre du prince de Conti et l’auteur de cette claire et jolie toile du Thé à l’An-glaisedans lesalon do Temple( nnusée du Louvre). Tel encore le peintre suisse Liotard. qui peut être rattaché à notre école, com me 1.-1. Rousseau à notre litté-rature. tant il montre degrice toute française et de délicat et tin esprit d’obser-vation dans ses études prises en Orient. Mais le véri-table continuateur ou du moinssuccesseurslc Watteau dan s le royaume de la fantaisie ou du caprice est François Boucher. Il n’est pas, certes. l’égal de celui qui fut, sur quelques points son maitre; il n’en a ni la chaleur harmonieuse. ni l’accent intense de vérité et de vie, ni la poésie profonde. mais il fut vraiment ce qu’on appelait alors « le peintre des grâces» et le vrai représentant du « strie Louis XV », favori de cette marquise de Pompa-dour qu’il servait si bien dans tous sis goûts. Boucher est né à Paris le 27 septembre 1703 et il y est mort le 3o mai 1770. Son père était un modeste peintre qui n’a pas laissé de traces de son humble talent; il apprit à dessiner près de lui, puis entra chez Le Moine à qui il ressemble beaucoup à ses débuts. Il alla ensuite travailler, chez le père du graveur Cars, à faire des en-tètes pour des livres et des thèses imprimées. Il grava à ce moment un assez grand nombre de dessins de Watteau et c’est par là qu’il subit l’influence, du reste vite amendée. de ce maitre, notamment dans ses bergerades et ses sujets de chinoiseries. Il obtint en [723 le grand prix de peinture, mais ne put pas être envoy1 à Ronie. Il v alla à ses frais avec son camarade Carle Van Loo. Il resta absent dix-huit mois sans que la contempla-tion des grands Italiens ait beau-coup agi sur son talent et sa verve très française; cepen-dant il fut frappé par les Vénitiens. Il rentra en France. en 1731; il fut agréé de l’Aca-démie et titularisé en 1734, et passa par tous les gra-des jusqu’à celui de directeur. en 1785. Il suc-céda à Carle Van Loo com-me premier peintre du roi et fut attaché à la manufac-ture royale de tapisserie de Beauvais pour laquelle il lit de nombreuses com-positions. Il rem-plaça Servandoni comme décorateur de l’Opéra, où il dirigea les décors et les costumes de divers ballets les Indes galantes, Persée. Athys: il remplit ce même office au théâtre ‘AIS de la foire Saint-Laurent et, enfin. Di’ BARRY plus particulièrement pour le théâtre 117491 des petits appartements. Il devint. en effet, le conseiller, le pourvoyeur. le collaborateur et même le professeur de la grande favorite. Madame de Pompadour. Il satisfit ses goûts pour l’exotisme mis à la mode par toutes les merveilles d’Extrême-Orient jetées en Occident par les Compagnies des Indes. Il répandit le goût de ces caprices chinois, dont il avait emprun-té la première formule à Watteau et qui furent exploités après lui par toute une suite d’élèves Fluet. 1.-B. Leprince. Peyrotte et surtout le peintre 13120 PORTRAIT DE M EN FLORE 153