L’ART ET LES ARTISTES tion meno de l’art en Italie. S.s rappeler les innombrables fantaisies où la nudité s’étale dans route sa sublime impu-deur, et en particulier celle de la Place Pretoria, de Palerme, ‘est dans l’examen mene de l’instinct artistique italien que l’on peut trouver la clé de la tradition du n esthétique en Italie. C., plus que la puissante leçon du canu on grec, de la t5;lisation archaïque ou attique du geste typique, c’est le romantisme latin, l’impureté des mélanges gréco-latins, qui ont forgéce merveilleux génie italien, suffisamment, sinon entièrement, autochtone, fleuri 170t:1111111ent du xus au x. siècle. Il s’agit d’un véritable romantisme humain, à la place du pur classique religieux et canonique, et, en somme, de la comédie à la place de la tragédie. De là, ce réalisme latins, ce réalisme terriblement italien, qui enchanta le rêve fougueux et incomparable de Giotto, lorsqu’il peignit la chapelle des Scrovegni, Padoue, et en particulier cezegemenl dernier qui est un poème bestial et sublime de chairs tourmentées et de sexualité monstrueuse. L’idéologie mythique menu; de la Renaissance est du plus violent réalisme, si l’on songe que les idées femelles du monde, l’Ordre-Pallas ou l’Amour-Aphrodite, n’étaient que des prétextes non à des évocations svmboliques, mais à des représentations de la nudité, dont le Titien nous a laisse les exemples les plus nets. Une crise survint après la Renaissance, sans cloute une crise de pudeur tordue dans les affres religieuses, et ce fut, en art, le triomphe du paradoxe de la draperie le Recoin. Mais l’essence méme de l’idéal esthétique italien, oit toute angoisse métaphysique est absente, reste profondément réaliste dans torts les arts. Et il n’y a pas de lois humaines capables de transformer, par n’importe quelle imposition tyrannique, l’orientation des esprits, d’où sortirent les génies de l’Orcagna et de Giotto, ou bien ceux qui styliserent nettement l’accouplement charnel, remplaçant l’homme par cygne, dans les innombrables Lédas 12. CANU00. ORIENT THÈNES. — Le peintre V. de BotchKiampi. — Coi .: A tous les ans, au mois de décembre, l’artiste hellène Vincenzo de Boccheciampi vient d’ouvrir, pour l’exposition de ses œuvres, les portes de son atelier d’Athènes. — Cette exposition composée, notamment, d’aquarelles produites dans le courant de l’année, constitue pour la capitale grecque u événement d’une portée d’autant plus grande que les mani-n festations artistiques y sont plutôt rares et que le ‘fout-Athènes des lettres et des arts profite de la circonstance pour témoi-gner au peintre la haute estime en laquelle il le tient. Les princes de la famille royale de Grèce ne font jamais défaut de miter cette exposition, rendant ainsi, par leur présence, un hommage, pour ainsi dire officiel, à l’artiste. C’est que marquante est la personnalité de V. do BoccIneciampi. Il est, le premier, avec son colley,ue et com-patriote Ange Gianni., à avoir, dans la Grèce moderne, diffusé l’art si diflicultueusement délicat de l’aquarelle. Si, toutefois, Ange Giallinâ s’est taillé une place à part par son talent de paysagiste dont j’aurai, prochainement, plaisir à entretenir mes lecteurs, c’est aussi une place à part que s’est taillée V. de Bocclmciampi avec son talent de portraitiste. A Ce point impérieuse est la passion du peintre pour cette forme d’art qu’il en est arrivé à réaliser des portraits gran-deur nature. Tous ceux qui savent combien fragile est l’aquarelle qui, n’admettant pas plus les retouches que la superposition des couleurs, exige une science profonde du dessin et une insigne dextérité du pinceau, se rendront un compte exact de l’art qu’il faut à un peintre pour rendre avec des couleurs trans-parentes la vie d’un visage ; pour, surtout, synthétiser, dans la reproduction, Einie mime du modèle. Il nia été donné, l’année derniere, lors de mon voyage en Grèce, d’admirer un grand nombre d’aquarelles du maitre, exposées à la rue du Stade, à Athènes. Parmi des tableaux de genre,entr’autres Idylle de Paysans, Jeune Fille d’Epire d la Cruche, Le Vieux de Missolonghi et la Paysanne de Corfiui, —es remarquables par la fraicheur du coloris autant que par la délicatesse de la touche, il y avait six portraits: Branlé de Corfou et &aillé d’Athènes, Jeune fille de Mégne•ri et Jeune fille de Messi, Paysanne d’lipire et Paysanne de Gatlouri.Tous ces portraits, en buste, grandeur nature, témoignaient d’un dessin impeccable et st. et d’un maniement savant des couleurs De plus chacune de ces figures reflétait une pensée et devant chacune d’elles on avait cette impression qu’on ressent devant les chefs-d’anuvre que parfait est le caractère de l’individu et complète la prise de possession du modèle. Des reproductions de portraits, reçues depuis, de personnes connues, ni ont confirmé dans l’opinion que jenierais faite à Athènes. Il n’est pas possible, je crois, derendre, rendre, en aquarelle, l’expression et les traits d’urne figure avec plus de maitrise que V. de 13occheciarnpi. Né à Corfoù, en 1858, V. de Bocchecianipi montra de très bonne heure des dispositions ires marquées pour les arts. Il prit toutes ses leçons de peinture en France, à l’Aca-démie des Beaux-Arts de Marseille où il outra en t 874 et que dirigeait à cette époque M. Magot. Ses professeurs furent Rase et Théodore Jourdan. Le jeune artiste suivit régulièrement les cours de l’Académie, y lit rostres ses classes, et passa tous ses examens de la façon la plus brillante, remportant à chaque fin d’année le premier prix du concours. Il venait de quitter l’Académie, lorsque par suite de cir-constances imprévues, sa famille dut quitter Marseille et aller s’établir à Rome. Aussitôt arrivé dans la capitale italienne le jeune peintre demande son admission à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Saint-Luc. A cet effet, il passe un examen et son talent est jugé tel qu’il est admis à l’unanimité dans la plus haute classe de l’Académie. Depuis, la pensée le hante de devenir un grand aquarelliste et, qui plus est, un aquarelliste en portraits. Ses études termi-nées, il demeure quinte ans à Honte, étudiant sans cesse, travaillant sans répit, fréquentant cher les grands peintres, visitant les Académies particulier., mettant tout en macre, enfin, pour passer maitre dans l’art qui fut la passion de sa vie. Lorsqu’enfin il se sent en possession rie sa palette il quitte Rome et va se fixer à Corfoù, sots pars natal. C’est dans cette ile enchanteresse, à nulle autre pareille, que les honneurs et la gloire vnent le chercher. Après avoir, pour ses travaux artistiques,ien été décoré du Saint-Sauveur de Grèce, il est nommé professeur de peinture â l’École des Beaux-Arts d’Athènes, — le Polithecnikon. Sa vie, depuis, se partage entre Athènes et Corfoù. Il a pris part à toutes les Expositions de peinture qui se font, annuellement, au Zappion. Chaque année ses tableaux 5; rencontrent un tel succès qu’ils trouvent, immédiatement, acquéreur, soit parmi les membres de la famille royale, soit 184