L’ART ET LES ARTISTES le poète souverain de l’automne et du crépuscule, le Victor Hugo d’Oreano nos et de CaTuleuni nuire: O flots, que vous vives de lugubres histoires, Flots profonds, redoutés des mères à gobons! L’indépendance émue d’un Charles Cottet n’est pas une isolée dans ce demi-jour : sans d’abord se saphir des flots athéniens, René Ménard invente des paysages résolûment historiques, qui nous parlent encore de Virgile et de Poussin ; tandis qu’au matin d’un même jour d’été, parmi les tra-vailleurs de la côte, Lucien Simon préfère insister scrupuleusement sur le caractère individuel de ses portraits. Malgré ses études classiques, Charles JACQUES BLANCHE — PORTRAIT DE CHARLES COTTET (1502) connaltre, trois contemporains, que la clairvoyance de M. Heur) Marcel eut raison d’appeler a les plus belles espérances de notre école », ont retrouvé cette tonalité de musée non seulement dans leur érudi-tion, mais dans la nature, dont l’immuable variété contient tous les aspects de l’art. Etait-ce l’évolution spontanée de quelques jeunes hommes instruits par les maîtres, ou la réaction réfléchie du goût fran-çais contre le déclin de l’impressionnisme ? Tou-jours est-il que des sympathies ont décidé promp-tement de leur amitié. Mais l’heure agit ut eux non sans respecter leur autonomie: en Bretagne même, où la tiédeur des beaux jours évoque le Cottet ne semble guère avoir jamais rêvé de Thémistocle ou des long murs d’Athènes; et la terre antique » qu’il affectionne n’est pas celle où le promontoire oubl ieux se ravine sous les colonnes éparpillées du temple. Il a voyagé, pourtant, car c’est on chercheur; et la Bretagne, à laquelle il revient toujours, ne l’a pas immobilisé dans une formule. Un artiste digne de ce nom ne permet pas, d’ailleurs, au procédé de l’accaparer. Boursier de voyage, il a vu l’Orient, le Bosphore, la pointe du Sérail, les cyprès dut cime-tière d’Evoub ; il a visité la Haute-Égypte avec un regard trop fidèle :a son admiration pour Daumier. 168