distingué au premier rang de notre école par une foule de portraits célèbres (notam-ment la Dame au gant, du Musée du Luxembourg), des décorations comme le pla-fond de Marie de Médicis au Louvre. Mais, à ce moment. en face de ce groupe des réalistes se présente un autre groupe épris, lui aussi, de vérité et de beauté, en contact avec le premier par un commun amour des maîtres, mais formé dans l’idéal à la fois expressif et plastique d’I ogres et de Delacroix, transmué par Chassériau. Nous trou-vons là Ernest Hébert (181 7- 1908), qui se voua à la pein-ture de la vie populaire ita-lienne et peignit avec un pinceau plein de gràce et de morbidesse d’exquis portraits ou des madones qui le firent surnommer In Bellini moderne ; Gustave Ricard (1823-1873), portrait tinte savant et raffiné qui s’assimila avec une compré-hension rare et passionnée les techniques des maitres; Eugène Fromentin f 182o-‘876), plus célèbre désor-mais peut-étre comme écri-vain que comme artiste. l’auteur des Maîtres daul re-fois, d’une Année dans le Sahel et d’un Elé dans le Sahara. un des plus brillants interprètes de la vie chevale-resque arabe; Elie Delaunay (1828-1891) décorateurt peintre admirable de por-traits, aussi préoccupé que Ricard du caractère expressif de la technique, et porté avec une sorte de foi, pareille à celle des maîtres de la Renaissance, vers les mythes de l’anti-quité. Mais c’est surtout son confrère et ami Gustave Moreau (1826-1898) qui les ressuscita avec un art prestigieux réveillant, comme avec une vie nouvelle, toutes ces grandes figures héroïques et symboliques de l’antiquité grecque ou hébraïque Hercule, Jason, Orphée, Hélène, Salomé. etc. LA PEINT( FRANÇAISE EDOUARD MANU! 237 – LA FEMME AU PERROQUET Gustave Moreau s’avouait le disciple direct et reconnaissant de Chassériau. Il en est un autre. plus grand encore, par la portée de son art, par l’action qu’il a exercée sur la fin du siècle Puvis de Chavannes. Ce maitre, né à Lyon en 1824, est mort à Paris en 1898. Jusqu’en .86o, sa voie est hésitante ; mais en 1861 apparaissent ses pre-mières décorations de la Paix et de la Guerre, au Musée d’Amiens. auxquelles il donna peu après