PEI ERANÇ A ISE HUST I COURBET — i.ir I I pr. solo.. d’un réalisme qui s’exerce surtout sur la vie du passé. Cette réaction documentaire se poursuivra un peu plus tard, avec l’impulsion archéologique ou ethnographique imprimée par Léon Gérôme ( 1824- 1904), par le mouvement d’exotisme, issu du romantisme qui cherche l’association de la vérité et du pittoresque, soit dans les moeurs et les cou-tumes conservées des provinces de France, soit au delà des monts ou des mers, en Italie t avec E. Hébert), en Espagne ou dans l’Afrique du Nord (A. Dehodencq, Hédouin, Fromentin, Belly ). Mais on avait, surtout, fait au romantisme le même grief qu’à l’idéal classique, c’est-à-dire d’avoir vécu sur le passé bien que ce fut un autre passé. On avait assez du moyen âge autant que de l’antiquité et on voulait un art qui fût l’expression suprême de l’homme d’aujourd’hui. Cette protestation, timide d’abord, chez les réa-listes formés à la suite de Decamps, prit son véri-table caractère, en plein mouvement démocratique de la révolution de 1848, avec deux figures tout à fait exceptionnelles, qui dominent la deuxième moitié du xtx1 siècle : Millet et Courbet. Jean-François Millet (né à Gruchy en 1814, mort à Barbizon en 1875) était le fils d’honorables cultiva-teurs qui, voyant le goùt persistant de l’enfant pour le dessin. décidèrent d’en faire un artiste. Il travailla aux champs jusqu’à sa vingtième année, étudia à Cherbourg, puis à Paris et, après bien des vicissitudes et des misères, s’installa en 1840 à Barbizon avec la famille qu’il s’était créée dans un milieu qui lui rappelait les occupations de sa jeu-nesse et celles de ses frères des champs. Ce méditatif et ce penseur était resté paysan dans l’âme et c’est spontanément. d’instinct, sans parti-pris de reven-dications ou de protestations sociales qu’il accom-plit cette œuvre si profondément humaine, à la source de laquelle notre temps n’a cessé de puiser depuis. Depuis le Vanneur de 1848. l’Homme à la houe, le Vigneron au repos, les Glaneuses. la Bergère et son troupeau. l’Angélus. la Fileuse, la Greffe, la Plantation des pommes de terre. jus-qu’à cette prodigieuse symphonie naturaliste du Printemps. toute son œuvre forme un grand cycle rural d’une beauté tout épique. Quant à Courbet, ce qui fit sa popularité. ce fut, au contraire, qu’il profita des événements pour afficher des principes par lesquels il essayait d’expliquer son œuvre. Gustave Courbet (né à Ornans. Doubs, en 1819, mort à la Tour-de-Peilz près Vevey en 1873) était issu d’une famille de vignerons et. comme tel, avait en lui, ainsi que Millet, toute la forte sève du terroir populaire. Mais il était né peintre. peintre comme on n’en avait 235