I liT ItTISTt EDGE DELACROIX — présence se disputaient l’honneur de les enrégi-menter sous leur bannière. Il est, enfin, au méme moment, une dernière figure, à cheval, comme les précédentes, sur l’étude des moeurs et celle des spectacles de la nature et qu’on n’a pas mise encore à la place qu’elle mérite, c’est celle d’Alexandre-Gabriel Decamps (18o3-186o). Sa première exposition date de 1827 et il se tint, lui aussi, à l’écart entre le camp des classiques et celui des romantiques, bien que ses sympathies le rapprochent de ces derniers. Il procède des Hollandais, mais à sa façon., et surtout de Rembrandt à qui il emprunte la puis-sance de son clair-obscur et cette technique savante et expressive qui tourne, dans ses préoccu-pations parfois exagérées, à l’alchimie. Decamps, qui voyagea en Orient entre 1827 et 183o, est le père de l’orientalisme au sise siècle ; il a aussi traité l’histoire, c’est-à-dire les épisodes de l’anti-quité païenne ou biblique, avec un accent de réalité grandiose et farouche ; de même, il a traité les sujets de la vie familière des humbles et des animaux avec la même vigoureuse sincérité. A ce titre il est le précurseur des réalistes qui, de 1830 à 1848, vont préparer Millet et Courbet. Quant aux paysagistes, le :rie siècle est vraiment leur siècle. Au point de vue de la conception phi-losophique et de l’expression picturale, ces grands contemplateurs attentifs ou passionnés nous ont donné des spectacles qui entourent la vie de l’homme de sensations jusqu’à ce jour inconnues. Au début du siècle, bien qu’il n’y ait eu jamais solution de continuité avec les petits maîtres du siècle précédent. guidés. comme nous l’avons dit, par les Hollandais les Lantara, les Bruandet, les Moreau-rainé. les Dernarne. les Taunav et tous les petits peintres de ruines. malgré l’éveil de curiosité qui se fait sentir de toutes parts, la grande note pittoresque et expressive du paysage est surtout donnée par les peintres de figures Gros. Prudhon. voire Girodet. Les doctrines, sinon de David, esprit plus large, du moins de ses élèves. pèsent sur le paysage proprement dit qui est étroitement canalisé par les pédagogues régnants dans les 23o