LA PEINTURE FRA ISI BARON GROS — LE CHAMP DE BATAILLE D’EYLAU corrégien et virgilien il se livre à ses interprétations pleines de grâce et de volupté païennes, avec quel sentiment ému il a conscience des beautés de la nature que les peintres d’histoire dédaignaient par trop en faveur du type humain ! La Justice et la Vengeance divine poursuivant le Crime, dans l’ordre des compositions pathétiques, l’Enlèvement de Psyché, le portrait de Joséphine, etc.. disent dans notre Louvre. la haute valeur de ce maître. L’influence de David, si profonde sur son entou-rage, s’était exercée jusque sur les survivants du passé : Greuze et Fragonard et jusque sur ses rivaux. C’est ainsi que Jean-Baptiste Regnault (1754-1829). l’auteur des Trois Gràces, de la collection La Gaze, tout en luttant contre le chef de l’Ecole et en déployant certaines qualités incontestables de réalisme un peu direct et surtout de clair-obscur, n’échappe pas à cette action et que son principal élève, Pierre Guérin 0774-(333), semble le plus outré des disciples de David dans ses toiles tendues. mais violemment expressives de Marcus Sextus. de Phèdre et de Clytemnestre. Théodore Géricault est une des plus nobles et des plus touchantes figures de notre école. Engagé quelque temps dans les Mousquetaires, il reprit ses pinceaux et. en 18i9, envoyait au Salon le célèbre Radeau de la Méduse, vaste toile éminemment significative des tendances nouvelles, car elle donnait à ce sujet d’actualité. à ce « fait-divers comme disaient les partisans de l’opposition acadé-mique, l’importance d’un sujet d’histoire. Géricault était appelé à tenir le drapeau des indépendants, qui s’agitaient de plus en plus ouvertement depuis l’exil de David et l’affaiblisse-ment du camp des classiques par la mort de Girodet. Les autres ouvrages qu’il exécuta ou qu’il projeta témoignent de sa conception élevée de la réalité. Mais il fut frappé trop tôt pour remplir jusqu’au bout le rôle qui lui était échu et il laissa cet héritage à un jeune camarade qui, deux ans plus tard, se distinguait au Salon par un envoi qui fit sensation: c’était Eugène Delacroix, avec son Dante et Virgile. exposé en 1822. Avec ce grand nom commence l’ère des grandes luttes rangées entre ceux qu’on a appelés les classiques, partisans des doctrines basées sur les canons de l’art antique et les romantiques, qui comprenaient la foule des esprits I ibresq u i voulaient affranchir l’art de l’étroi-tesse des vieilles formules. Le romantisme propre-ment dit, c’est-à-dire cette renaissance moderne, cet éveil ardent de curiosité universelle, ce mouve-ment d’exaltation devant les splendeurs de la 227